Strasbourg: L’Alsace deux fois plus touchée par la maladie de Lyme que le reste de la France
SANTE•Une étude de l’ARS confirme l’importance de la borréliose de Lyme dans le Grand Est, notamment en Alsace où le taux d’incidence est deux fois supérieur au taux national…Gilles Varela
L'essentiel
- L’Alsace est deux fois plus touchée que le reste de la France par la borréliose de Lyme.
- Piqûre et érythème, remarqués ou pas, mieux vaut aller se faire soigner sans tarder dans l’un des trois centres spécialisés en France.
On le savait, c’est confirmé. La borréliose de Lyme, une des principales maladies transmise par les tiques infectées, touche particulièrement l’Alsace. Une étude de l’Agence régionale de santé (ARS), menée par Santé publique France et grâce à la participation de 388 médecins, basée sur des critères européens, a permis d’affiner pour la première fois, les données. Mais pas de miracle, la région Grand Est constitue l’une des zones au plus fort taux d’incidence de borréliose de Lyme en France.
2.200 cas de borréliose de Lyme par an
Tout particulièrement concernés, les deux départements d’Alsace dont notamment les secteurs situés à proximité des massifs vosgiens. Selon l’étude baptisée Alsa (ce) tique et menée en 2014 et 2015, il y aurait 2.200 cas de borréliose de Lyme en Alsace par an soit un taux d’incidence de 117 cas pour 100.000 habitants, une incidence deux fois supérieure au taux moyen national… La majorité des personnes atteintes dans le Grand Est sont des hommes et 90 % des cas sont âgés de 16 ans ou plus, avec une moyenne de 55 ans. Chez les enfants, les 5 à 9 ans sont les plus touchés. Si les lieux à risques restent principalement les forêts (74 %) les jardins publics ou privés ne sont pas en reste (47 %), tout comme les prairies (33 %).
L’Erythème, une bonne mauvaise nouvelle
Autre précision importante, dans quatre cas de Borréliose de Lyme sur cinq, apparaît un érythème migrant autour du point de piqûre. Cette atteinte cutanée, sorte de tache rouge circulaire, qui peut apparaître quelques jours voire quelques semaines après la piqûre serait finalement une bonne mauvaise nouvelle, comme le confirme le professeur Yves Hansmann, responsable des maladies infectieuses aux HUS de Strasbourg : « Cela permet de diagnostiquer plus facilement et rapidement la borréliose de Lyme. Un traitement par antibiotiques permet une guérison, on approche les 100 %, avec un recul dans les deux années où peuvent survenir les symptômes ».
Et mieux vaut suivre un traitement le plus rapidement possible car une fois piqué et sans traitement, après quelques semaines à plusieurs mois, surviennent des manifestations au niveau neurologique ou articulaire (douleurs inflammatoires). Ce n’est que bien plus tard qu’apparaît des signes neurologiques et articulaires plus graves et persistants, puis une fatigue à long terme.
A Strasbourg, depuis l’année dernière, un centre de consultations dédié aux maladies transmises par les tiques a été créé aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg. En moyenne, « 50 patients y sont vus chaque mois pour une suspicion de maladies transmises par les tiques, mais aussi et surtout pour lever des doutes, répondre à des questions, ce qui est la grande majorité des cas. » Au total, trois centres existent en France (avec Nancy et Nantes).