Hépatite B: Près de 300 millions de personnes sont touchées dans le monde
MALADIES•La quasi-totalité des personnes touchées par cette maladie virale sont mal traitées, voire pas du tout…20 Minutes avec agences
Les chiffres sont alarmants. Alors que l’hépatite B touche près de 300 millions de personnes dans le monde, 95 % ne sont pas ou mal traitées, selon une étude parue ce mardi The Lancet Gastroenterology & Hepatology.
Le danger est pourtant grand. Cette maladie virale, une infection du foie, peut provoquer des complications mortelles comme la cirrhose ou le cancer si elle n’est pas soignée.
Situation préoccupante pour les femmes enceintes
Le nombre de décès dus à ces complications s’élève chaque année à 600.000 d’après les estimations de cette étude. L’une des raisons principales est le sous-diagnostic. Si un test existe depuis le début des années 1970, neuf malades sur dix s’ignorent.
La situation est particulièrement préoccupante chez les femmes enceintes, qui peuvent transmettre le virus à leur enfant : seules 1 % d’entre elles dans le monde reçoit un traitement adéquat. Le virus, hautement contagieux, se transmet facilement par le sang ou d’autres fluides corporels et les enfants en sont souvent les victimes.
Un vaccin « vital » à la naissance
Des antiviraux permettent de lutter contre les symptômes et un vaccin existe depuis le début des années 1980. Il est recommandé par l’Organisation mondiale de la santé chez les nouveau-nés dès les premières 24 heures. Mais seulement la moitié d’entre eux dans le monde le reçoivent aussi rapidement.
« La plupart des transmissions de mère à enfant ont lieu dans les quelques jours suivant la naissance, donc l’injection à la naissance est vitale », a souligné le principal auteur de l’étude, Homie Razavi, virologue au centre de recherche CDA de Louisville (Colorado, États-Unis).
Disparités géographiques
D’un point de vue géographique, le virus est le plus répandu en Asie orientale et en Afrique subsaharienne. En Centrafrique notamment, 12 % de la population est atteinte. Cinq pays émergents (Chine, Inde, Indonésie, Nigeria et Philippines) comptent pour 60 % des infections.
« Cette étude détaille à quel point sont mal placées les priorités et les dépenses pour le traitement contre l’hépatite B », ont commenté Geoffrey Dusheiko et Kosh Agarwal, deux professeurs de médecine cités par The Lancet. D’après eux, « il faut élever la prise de conscience quant à l’hépatite B au même niveau que celle concernant le VIH ».