Strasbourg: La clinique Sainte Anne améliore sa maternité avec de nouvelles chambres «kangourou»
NAISSANCE•La clinique Sainte Anne de Strasbourg rénove sa maternité pour plus de confort et plus d’importance accordée à la place et au rôle des parents…Alexia Ighirri
L'essentiel
- Dans le cadre de la rénovation de sa maternité, la clinique Sainte Anne de Strasbourg va transformer de nouvelles chambres classiques en chambres « kangourou » dans le courant de l’année.
- Par la modernisation du service, Sainte Anne souhaite mettre la relation enfant-parents au cœur de la maternité et réinvestir les parents de leurs compétences.
Si à Kehl en Allemagne, de véritables kangourous rendent visiteaux pensionnaires d'une maison de retraite, il n’est pas question de ramener de marsupiaux à la clinique Sainte Anne. Seule l’idée d’avoir le bébé au plus près de la mère est empruntée à l’animal à la poche. Et son nom aussi. Dans le cadre de travaux de rénovation et modernisation de sa maternité, la clinique Sainte Anne à Strasbourg va transformer deux de ses chambres classiques de son service néonatologie en chambres « kangourou ».
« C’est un endroit où les mamans peuvent être avec leur bébé qui a, lui, besoin d’être hospitalisé et surveillé parce qu’il est prématuré ou malade », explique Céline Pernot, responsable des unités pouponnière-néonatalogie de l’établissement strasbourgeois. Pédiatre à Sainte Anne, Laurent Mengus poursuit : « Le suivi, l’accompagnement et les soins sont faits en chambre. Cela permet d’assurer l’ensemble de la prise en charge. Et puis de réinvestir les parents dans leur compétence : ils participent, ils ne subissent plus. »
A terme, la fin des couveuses
L’idée est de déplacer le curseur : c’est le soignant qui va vers la famille, et plus l’inverse. Il devient alors davantage un accompagnant aux soins.
Bien sûr, les chambres « kangourou » ont déjà fait des petits un peu partout en France, la clinique strasbourgeoise en possède même deux depuis 2004. Mais l’établissement confirme ici son soutien au concept. « A terme, on ne devrait plus avoir de couveuses et que des box dans des chambres “kangourou” », imaginent Céline Pernot et Laurent Mengus. En attendant, les nouvelles chambres doivent ouvrir leurs portes mi-2018.
Lors de la naissance de son fils, désormais âgé de 9 ans, sept semaines avant son terme, Stéphanie avait passé neuf jours dans une des premières chambres « kangourou » de la clinique Sainte Anne. « J’étais super-contente. J’aurais pu y rester plus longtemps encore, sourit la Strasbourgeoise de 37 ans, presque émue encore au moment de faire remonter les souvenirs. On bénéficie de visites plus régulières, l’équipe de sages-femmes et de puériculture a répondu à toutes mes questions. Je crois que le lien avec le personnel soignant est le plus important. »
« J’ai passé neuf jours extraordinaires ! Je n’étais même pas pressée de rentrer chez moi… », poursuit Stéphanie. »
Outre la transformation, presque symbolique, de deux chambres classique en « kangourou », la clinique Sainte Anne profite du programme de travaux lancé par le groupe hospitalier Saint Vincent pour saisir au rebond l’opportunité d’insuffler cette philosophie, inspirée des pays scandinaves, anglo-saxons et américains, dans tout le service. « Arrivé au bon moment », dixit les soignants de la clinique, le projet architectural va inscrire la pensée dans les murs.
A partir même de gestes simples : « faire des soins dans un berceau ouvert pour éviter l’effet caisse de résonance d’une couveuse », « ne plus peser l’enfant nu mais dans une serviette », « favoriser le peau contre peau qui a énormément de bienfaits », « tamiser les lumières »… Tout pour un atterrissage sans stress et en douceur du nouveau-né.