VIDEO. Pourquoi il vaut mieux éviter les sèche-mains électriques dans les toilettes
HYGIENE•Dans le cadre d’une expérience en microbiologie, une étudiante américaine a placé un petit récipient trois minutes dans un sèche-mains électrique et deux jours plus tard, une multitude de champignons s’y sont développés, signes de la présence de microbes peu ragoûtants dans l’air…Anissa Boumediene
L'essentiel
- Une étudiante américaine en microbiologie a placé durant trois minutes un récipient dans un sèche-mains électrique dans des toilettes publiques.
- Deux jours plus tard, microbes et champignons ont proliféré dans le récipient.
- Le Dr Frédéric Saldmann, spécialiste des questions d’hygiène et auteur de « Votre santé sans risque » (éd. Albin Michel) donne toutes les clés d’une hygiène parfaite aux toilettes.
Comme toute personne à cheval sur l’hygiène, vous penserez vraisemblablement que vos mains sont propres après les avoir lavées. Mais si vous les avez séchées sous le sèche-mains électrique des toilettes publiques ? Le résultat sera plus contrasté.
Aux Etats-Unis, une étudiante a mené une petite expérience scientifique qui collerait la nausée aux plus vaillants. Dans le cadre d’un cours de microbiologie, Nichole Ward a ainsi placé une boîte de Petri – petit récipient rond et plat que l’on voit dans les labos — dans un sèche-mains électrique dans des toilettes publiques durant trois petites minutes. En deux jours, une flopée de microbes et de champignons ont proliféré dans le récipient, raconte-t-elle, photo à l’appui, dans un post Facebook qui a chamboulé des centaines de milliers d’estomacs.
« Virus, microbes, champignons, staphylocoques : il y a toute une ménagerie là-dedans ! »
En commentaire de son post, partagé à ce jour plus de 576.000 fois, Nichole Ward met en garde les internautes. « Voici ce qui a proliféré dans une boîte de Petri en seulement quelques jours. J’ai collé la plaque ouverte dans un sèche-mains électrique dans des toilettes publiques durant 3 minutes. Oui 3 minutes seulement. NE séchez JAMAIS vos mains dans ces appareils à l’avenir. Ce que vous voyez sont les différentes souches de champignons et de bactéries pathogènes possibles qui tourbillonnent autour de vos mains, et vous pensez que vous sortez avec des mains propres ! », écrit-elle.
« Il y a plusieurs types de sèche-mains électriques, les pires étant ces gros modèles blancs accrochés au mur presque à hauteur de visage, qui se déclenchent lorsqu’on appuie sur un gros bouton potentiellement sale, décrit le Dr Frédéric Saldmann, cardiologue, nutritionniste et spécialiste des questions d’hygiène, auteur de Votre santé sans risque (éd. Albin Michel). Lorsqu’on se lave les mains, il peut potentiellement rester des microbes sur les doigts, sous les ongles, et en les séchant sous ce type d’appareils, on va alors pulvériser tous ces microbes au visage et les inhaler, mieux vaut les éviter », avertit le médecin, qui « préfère encore se sécher les mains sur [sa] chemise ou [ses] chaussettes plutôt que d’utiliser un sèche-mains électrique ! » D’autant qu’un « séchage à l’huile de coude sur un tissu propre ou un mouchoir en papier à usage unique évite ces déconvenues : il n’y a pas d’aérocontamination et le fait d’essuyer ses mains constitue une action mécanique qui permet de les débarrasser des éventuels microbes encore présents ».
Nichole Ward, qui précise sur le réseau social que son message n’a pour seule vocation que de « sensibiliser » aux problèmes d’hygiène, n’a pas révélé la nature des microbes et agents pathogènes recueillis dans le cadre de son expérience, ce que lui reprochent notamment les représentants de la marque Dyson, fabricant du modèle mis en cause par la jeune femme. « Mais c’est aux marques de démontrer que leurs modèles n’entraînent pas de contamination des parois des appareils de séchage ni d’aérocontamination de la pièce dans laquelle ils sont situés », répond le Dr Saldmann. Passé au microscope, « c’est potentiellement toute une ménagerie qu’il y a là-dedans : virus, microbes, champignons et autres staphylocoques », avance le médecin spécialiste des questions d’hygiène. De quoi facilement récolter gastro et autres virus grippaux.
« Se laver les mains AVANT d’aller aux toilettes et baisser le couvercle avant de tirer la chasse d’eau »
Mais il n’est pas question de basculer dans la psychose absolue, d’autant que de simples mesures de bon sens permettent de garder les mains propres et de tenir les virus et autres cochonneries à l’écart. « La première chose à faire, c’est de vous laver les mains avant d’aller aux toilettes, insiste le Dr Saldmann. Si vos mains sont sales lorsque vous allez aux toilettes pour uriner ou changer de protection périodique, vous allez transférer sur vos organes génitaux tous les germes présents sur vos mains », souligne-t-il. A la lumière de ce judicieux conseil, visualisez un instant toutes les clés, pièces de monnaie, poignées de portes et autres mains sales que vous avez pu toucher avant d’aller au petit coin !
Mais ce n’est pas tout, maintenant qu’on a toutes les clés pour des mimines impeccables de propreté, l’heure est venue de se méfier de « l’effet aérosol des germes », prévient le Dr Saldmann. En clair : quand vous avez fini votre affaire et que vous tirez la chasse d’eau, c’est tout un bouillon de culture de ce que vous venez de « livrer » qui est « pulvérisé dans l’air, révèle le médecin. D’ailleurs, baisser le couvercle des toilettes avant de tirer la chasse permet de réduire de 30 % les risques d’infection respiratoires et ORL ».
Un conseil d’autant plus précieux pour tous ceux qui, à la maison, ont les toilettes à l’intérieur de la salle de bains : faute de baisser le couvercle, ce sont à chaque fois des particules de vos petites et grosses affaires qui se baladent dans toute votre salle de bains, jusque vers le pot où sont rangées les brosses à dents de la famille. Vous voyez le tableau ?