Toulouse: La qualité de l'air des crèches et écoles scrutée de près
POLLUTION•Depuis le 1er janvier, les crèches et maternelles ont l’obligation de surveiller la qualité de l’air intérieur. A Toulouse, un plan d’actions va être mis en place…Béatrice Colin
L'essentiel
- Depuis le 1er janvier 2018, la loi Grenelle 2 oblige les crèches et les maternelles à une surveillance périodique de la qualité intérieure de leur établissement.
- A Toulouse, la mairie a fait le choix de mettre en place un plan d’action pour améliorer la qualité de l’air dans ses 204 écoles et 87 crèches.
- Lors d’un diagnostic des sols réalisés en 2015 dans 144 établissements accueillants des enfants et des adolescents en Midi-Pyrénées, 83 ont montré la présence d'une pollution « potentielle ou avérée ».
On parle beaucoup de pollution, mais lorsque des mesures sont mises en place pour réduire l’exposition de la population aux particules ou aux produits phytosanitaires volatils, elles concernent essentiellement l’air que l’on respire à l’extérieur des bâtiments.
Or, les enfants passent par exemple 90 % de leur temps dans des lieux clos, à proximité de sources de pollution, parfois insoupçonnées comme la présence d’anciens sites industriels voisins. Pour savoir ce que respirent les enfants, depuis le 1er janvier 2018, la loi Grenelle 2 rend obligatoire la surveillance de la qualité de l'air intérieur dans les écoles élémentaires et les crèches.
Mais pour l’instant, rares sont ceux qui ont vu se déployer au milieu des bambins, des capteurs pour analyser le taux de benzene ou de dioxyde de carbone.
C’est pourtant une obligation légale et c’est par ailleurs l’une des 14 mesures du plan régional santé environnement en Occitanie signé le 15 décembre dernier.
Plan d’actions dans les 204 écoles et 87 crèches
A Toulouse, la mairie indique s’être « engagée dans la surveillance de la qualité de l’air intérieur de ses 204 écoles et 87 crèches ». Si elle impose une évaluation des moyens d’aération, la réglementation laisse le choix entre une mesure systématique de certains polluants ou la mise en place d’un plan d’actions visant à améliorer la qualité de l’air.
Ce dernier choix a été retenu pour les établissements de la Ville rose car, selon les services, « il contribue à sensibiliser durablement l’ensemble du personnel utilisant la structure et le personnel de maintenance ».
Des techniciens du Service communal d’hygiène et de santé vont ainsi réaliser une évaluation des moyens d’aération et de ventilation et diagnostiquer toutes causes pouvant dégrader la qualité de l’air intérieur. Grâce à un appareil pouvant mesurer les niveaux de monoxyde de carbone ou encore de formol, les agents pourront faire des investigations complémentaires sur certains sites lorsque des problèmes auront été constatés.
Pollutions des sols aussi
Ce qui a déjà été le cas dans certains établissements de la région. A l’occasion du dernier plan national, un diagnostic des sols accueillant des enfants et des adolescents avaient été mené en Midi-Pyrénées.
Le bilan, dressé en 2015, a montré que sur les 144 établissements étudiés, tous à proximité d’anciens sites industriels, 61 d’entre eux étaient exempts de pollution. Mais, pour les 83 autres, il y avait une présence de pollution « potentielle ou avérée ».
Sur cinq établissements, il a même fallu réaliser des aménagements. Parmi eux, la halte-garderie Lapujade à Toulouse dont la terre des sols chargés en métaux lourds a été entièrement remplacée.