SANTECancer: Comment le CHU de Nantes veut éviter la chirurgie lourde

Nantes: Comment le CHU veut éviter la chirurgie lourde promise à certains malades du cancer

SANTEUn nouveau service presque «unique en France» a ouvert ses portes il y a quelques mois à l'Hôtel-Dieu...
Julie Urbach

Julie Urbach

L'essentiel

  • Le nouveau plateau technique du CHU de Nantes permet de proposer des techniques peu invasives, plutôt que des interventions chirurgicales lourdes.
  • Il entend faire évoluer les pratiques dans la prise en charge des cancers de l'appareil digestif.

En quelques mois, près de 4.000 patients y ont déjà été accueillis. Depuis cet été, le CHU de Nantes dispose d’un nouveau service dont il est très fier. Presque « unique en France », ce plateau technique situé à l’Hôtel-Dieu reçoit principalement des malades atteints d’un cancer de l’appareil digestif (estomac, pancréas, foie, côlon…), et leur propose une prise en charge « très innovante ». « Nous n’utilisons que des techniques peu invasives, explique Léa Guivarch, directrice adjointe et responsable des blocs opératoires au CHU. C’est-à-dire que nous évitons aux patients de subir des opérations lourdes. »

Alors que les cancers digestifs font partie des plus fréquents (40.000 nouveaux cas par an en France pour le cancer du côlon par exemple) mais aussi les plus mortels, les techniques de « radiologie et endoscopie interventionnelles » pratiquées, qui ne demandent que des micro-ouvertures, auraient plusieurs avantages. « Avant, le chirurgien devait ouvrir pour aller chercher la tumeur, ce qui détruisait parfois les tissus tout autour, continue Léa Guivarch. Là, les risques pendant l’acte sont réduits, il y a moins de possibilités d’infection, de cicatrices, il y a souvent une meilleure récupération… »

Dépistage et interventions

Pour 3 millions d’euros, six salles ont donc été équipées de scanners, appareils d’échographie et de radio, « des équipements de pointe », pour aider au mieux les médecins dans leurs actes. « Il y a une vraie complémentarité entre les outils mais aussi les étapes : ici, ce sont les mêmes médecins qui dépistent et interviennent, sur le même plateau », avance le professeur Emmanuel Coron, directeur de l’institut des maladies de l’appareil digestif. Quelque 50 personnes travaillent sur le plateau chaque jour.

Le diagnostic est aussi grandement facilité avec des machines qui donnent des réponses en un temps record. « Une biopsie pouvait prendre 10 ou 15 jours le temps d’attendre les résultats, illustre Emmanuel Coron. Nous avons aujourd’hui le matériel nécessaire pour détecter immédiatement les cellules cancéreuses. » Le CHU espère ainsi améliorer le temps de prise en charge des patients concernés.