Marseille: Un centre médical pour enfants unique en France financé par les Pièces Jaunes
REPORTAGE•A Marseille, l'Institut du développement de l'enfant et de sa communication est un centre unique en France, en grande partie financée par les Pièces Jaunes...Mathilde Ceilles
L'essentiel
- L'opération Pièces Jaunes est lancé ce mercredi à Marseille
- Grâce à cette opération, Marseille accueille un centre unique en France : l'institut du développement de l'Enfant et de sa Communication
- Cet institut prend en charge 1.500 enfants de 0 à 6 ans.
La façade orangée, dans un immense parc, cache des longs couloirs colorés, décorés, où même l’ascenseur est orné de dessins chatoyants réalisés par un grapheur et le personnel du centre. Des jouets sont disséminés ici ou là, devant les vitres donnant sur l’immense parc qui borde cet ancien château. Difficile de croire qu’on a mis le pied dans un centre hospitalier.
Et pourtant, cette belle demeure abrite depuis 2013'Institut du développement de l'enfant et de sa communication (Idec), un centre hospitalier unique en France. Cet institut de l’AP-HM est en effet le seul à regrouper en un seul et même lieu plusieurs disciplines médicales à destination d’enfants porteurs de différents handicaps, comme la surdité, l’autisme ou encore la dyslexie sévère.
Un centre financé par les Pièces Jaunes
Ce projet a pu aboutir grâce aux 76 572 euros récoltés par l’opération Pièces jaunes, dont la nouvelle édition est lancée ce mercredi à Marseille. Si les travaux ont été pris en charge par l’hôpital, l’aménagement du centre a été entièrement financé par la Fondation Hôpitaux de Paris Hôpitaux de France. « Nous avons choisi notre mobilier, afin que ça fasse moins hôpital, que ce soit plus accueillant, et cela a été entièrement financé par les Pièces Jaunes, se réjouit Florence Poracchia, cadre de santé au sein de l’institut. On a pu aussi renouveler le matériel. »
L’objectif de ce centre est simple : proposer en un même lieu différentes spécialités aux enfants et leurs parents, afin de leur faciliter la vie. Jusqu’en 2013, ces différents services étaient en effet dispatchés entre les nombreux centres hospitaliers de la cité phocéenne « Il fallait aller un coup à Cantini, l’autre fois à la Timone… C’était la galère, il fallait faire tous les hôpitaux de Marseille », se souvient Amal, maman du petit Ahmed, qui souffre de surdité profonde depuis sa naissance, il y a cinq ans.
Un lieu, plusieurs spécialités
Le petit garçon est tout à la fois suivi par un psychomotricien, un orthophoniste, une éducatrice spécialisée, un psychologue et un neuropédiatre. « Au problème de surdité peuvent être associés d’autres troubles, d’où la volonté de rassembler les équipes en un même endroit », explique Florence Poracchia.
Autre innovation proposée par l’Idec : les équipes médicales sont régulièrement amenées à travailler ensemble, quelle que soit leur spécialité. A quelques mètres de là, entre une piscine à balles et un mini-toboggan, la petite Hanna sort avec sa maman de l’atelier dit Koala.
Un traitement pluridisciplinaire
Une fois par semaine, l’infirmière puéricultrice Céline Barbagelata et la kinésithérapeute Odile Bethenod reçoivent un groupe de parents avec leurs enfants. « On travaille sur la séparation entre la mère et l’enfant, explique Odile Bethenod. Certaines mamans surprotègent leurs enfants, n’osent même pas leur faire faire le petit toboggan »
« D’autres mamans ont du mal à interagir avec leurs enfants, ou peur du regard des autres, poursuit Céline Barbagelata. On est là pour les aider. Voir d’autres mamans s’occuper de leurs enfants, ou des mamans ayant elles aussi des enfants handicapés, ça leur fait du bien. Et elles rencontrent d’autres mamans. »
Aider les parents
Dans ce centre, les enfants ne sont donc pas les seuls à être pris en charge. Les médecins accordent une attention toute particulière à la famille. « Nous avons par exemple des assistantes sociales qui les aident dans tous les domaines », indique Florence Poracchia.
« Si les parents vont bien, les enfants iront mieux, renchérit Odile Bethenod. Si les parents sont angoissés, les enfants risquent de développer des troubles du comportement. » Chaque année, ce ne sont pas moins de 1.500 jeunes patients de 0 à 6 ans qui viennent dans ce centre, plusieurs fois par semaine.