REGIME ALIMENTAIRELes femmes enceintes seraient surexposées à l'arsenic et au mercure

Pollution: Les femmes enceintes seraient surexposées à l'arsenic et au mercure

REGIME ALIMENTAIRELes produits de la mer emmagasinent dans leur chair plusieurs polluants…
Dorian Debals

D. D.

Pas d’alcool, pas de cigarette, pas de fruits de mer… et bientôt plus de poisson pour les femmes enceintes ?

Une étude publiée ce mardi par Santé Publique France montre en effet que les femmes françaises enceintes sont surexposées à l’arsenic et au mercure.

Arsenic et mercure parmi les treize substances détectées

La cause de cette « surimprégnation » ? L’explication se trouverait dans une consommation plus élevée de produits de la mer, en comparaison avec les Américaines et Canadiennes par exemple. S’il est déconseillé aux femmes qui attendent un enfant de consommer des produits de la mer crus, c’est la première fois qu’une étude vient démontrer les effets néfastes des coquillages, crustacés, mollusques et autres poissons même consommés cuits.

Outre le mercure et l’arsenic, treize substances au total ont été testées. Il s’agit de l’aluminium, de l’antimoine, du cadmium, du césium, du chrome, du cobalt, de l’étain, du nickel, du plomb, de l’uranium et du vanadium. La plupart de ces substances sont classées cancérogènes, à plusieurs niveaux.

Des polluants retrouvés dans 90 % des cas

L’exposition du fœtus à ces polluants est soupçonnée d’avoir des répercussions sur la grossesse (malformations congénitales, faible poids à la naissance), sur le développement, ainsi que sur la santé de l’enfant (atteintes du système reproducteur, du développement psychomoteur et intellectuel). A l’exception de l’uranium, tous ces polluants ont été retrouvés chez pratiquement toutes les femmes, avec des niveaux plus ou moins importants, dépassant souvent les 90 %.

Le message « préférez le poisson à la viande » des autorités sanitaires devrait ainsi être amené à évoluer. Pour l’heure, il est recommandé de ne pas dépasser deux portions de poisson cuit par semaine pour une femme enceinte.

L’étude a été conduite sur un échantillon représentatif de 4.145 femmes ayant accouché en 2011 en France continentale (hors Corse) à partir de prélèvements recueillis au moment de l’accouchement : sang de cordon, urines, cheveux et sérum.