Le «selfitis» ou l’addiction aux selfies est reconnu comme une maladie mentale
ETUDE•Selon un groupe de chercheurs, le « selfitis » serait un véritable trouble du comportement…20 Minutes avec agence
Le selfie a envahi la société à l’échelle planétaire. Mais est-ce une maladie ? Selon une étude publiée dans International Journal of Mental Health and Addiction, la réponse est oui. L’addiction au selfie a même un nom : le « selfitis ».
Le selfie a tué 30 personnes cette année
Ce terme, inventé en 2014 pour désigner une dépendance élevée à la prise de photo de soi-même, a été repris par des chercheurs de l’université de Nottingham Trent au Royaume-Uni et la Thiagarajar School of Management en Inde. Ils ont ainsi analysé l’état d’esprit de 400 personnes en Inde, le pays qui compte le plus de décès dus à un selfie. En 2017, 14 personnes y ont trouvé la mort en prenant une photo d’eux-mêmes sur 30 dans le monde entier.
Pour réaliser leur étude, les chercheurs ont commencé par analyser les facteurs qui sont susceptibles d’entraîner l’addiction au selfie avant de soumettre les participants à une série de vingt propositions qu’ils ont du noter sur une échelle de 1 à 5 selon leur pertinence. Parmi ces affirmations se trouvaient des phrases telles que « prendre des selfies m’aide à profiter de mon environnement » ou « je suis mieux intégré dans mon groupe de pairs quand je prends des selfies et que je les partage sur les réseaux sociaux », entre autres.
Trois degrés d’addiction
Finalement, les chercheurs ont déterminé trois degrés d’addiction différents : à risque (prendre des photos de soi-même au moins trois fois par jour sans les poster sur les réseaux), sévère (prendre des photos de soi-même au moins trois fois par jour et toutes les poster sur les réseaux) et chronique (une envie incontrôlable de prendre des photos de soi-même tout au long de la journée, et les poster ensuite sur les réseaux plus de six fois par jour), relayent Les Inrocks.
« Typiquement, les personnes qui souffrent de cette condition ont très peu confiance en eux et essayent de s’intégrer au groupe de leurs pairs. Ils peuvent manifester des symptômes similaires à d’autres comportements potentiellement addictifs », a expliqué le chercheur Janarthanan Balakrishnan au journal britannique The Independent. Le selfitis est donc, selon ces chercheurs, une maladie mentale.