Ménopause: Des ovaires artificiels à l’étude pour enrayer les symptômes
ETUDE•Sur des rats, ces organes fabriqués de toutes pièces se sont montrés plus efficaces que les hormones de substitution dans la lutte contre la prise de poids et la fragilité osseuse…20 Minutes avec agence
Les effets secondaires désagréables qui accompagnent la phase de ménopause pourraient être limités par la greffe d’ovaires artificiels. Le phénomène étant dû à l’arrêt de la sécrétion d’hormones sexuelles féminines par les ovaires, qui ne fonctionnent plus comme avant et ne remplissent plus ce rôle, la fabrication de ces organes en laboratoire pourrait représenter une solution. C’est ce qu’affirment des chercheurs de l’institut de Wake Forest (Etats-Unis) dans une étude publiée mardi 5 décembre dans la revue scientifique Nature Communications.
Une production d’hormones
Les spécialistes ont ainsi mis au point une méthode d’ingénierie médicale utilisant des techniques tissulaires qui ont permis la création de tissus ovariens artificiels pour des rats, explique Le Point.
Grâce à deux types de cellules, dont un directement prélevé sur des animaux femelles, que les scientifiques ont mis en culture en laboratoire, des tissus tridimensionnels ont été obtenus et implantés sur des rats. Chez ces femelles, ces organes créés de toutes pièces ont produit de l’œstrogène et de la progestérone en moins d’une semaine. Ainsi que deux autres hormones que les traitements de substitution ne permettent pas de remplacer.
Meilleur que les traitements de substitution ?
Le constat des auteurs de l’étude est sans appel : leurs ovaires artificiels donnent de meilleurs résultats que l’administration de substances actuellement privilégiée pour lutter contre les effets de la ménopause. Sur les cobayes, ces organes fabriqués en laboratoire se sont notamment montrés plus efficaces que les hormones de substitution pour limiter la prise de poids et la fragilité des os.
La méthode des chercheurs américains aurait par ailleurs d’autres avantages. « En délivrant une quantité personnalisée d’hormones à chaque femme, il n’y aurait plus de risques cardio-vasculaires et cancéreux », estime ainsi Philippe Touraine, chef du service endocrinologie et médecine de la reproduction de la Pitié-Salpêtrière. Celui-ci ajoute cependant : « Ce dispositif peut présenter de nouveaux risques médicaux, notamment de potentielles infections dans ce micro-environnement ».