Faire du sport dès le diagnostic, un traitement en plus contre le cancer
SANTE•L'institut de cancérologie de l'Ouest, situé à Saint-Herblain près de Nantes, vient d'ouvrir un pôle «Sport et cancer»...Julie Urbach
L'essentiel
- Depuis le mois de septembre, l'institut de cancérologie de l'Ouest propose aux patients atteints d'un cancer des séances d'activité physique, dès la découverte de la maladie.
- Un moyen de limiter les effets secondaires et de diminuer le risque de rechute, selon plusieurs études.
Petit à petit, ses douleurs se sont calmées, et « l’envie de se lever le matin » est revenue. Anne-Cécile, 35 ans, fait partie du million de patients suivis pour un cancer en France, qui est la première cause de mortalité. Cette Nantaise, qui a subi plusieurs chimiothérapies et une ablation des deux seins se sent enfin mieux. « C’est le sport qui m’a fait sortir de l’impasse », assure la mère de famille.
Un pôle « sport et cancer », le premier dans la région, a été inauguré mardi au centre René Gauducheau (Institut de cancérologie de l’Ouest), à Saint-Herblain. Car c’est désormais prouvé scientifiquement, et de plus en plus de structures s'y mettent : l’activité physique a un impact sur les malades du cancer. « Les effets secondaires comme la fatigue, les troubles de l’appétit, ou les bouffées de chaleur, sont réduits, confirme le docteur Florence Boiffard. Quant au risque de rechute, il est diminué de 50%. » Sachant que depuis le mois de mars, les médecins peuvent désormais délivrer de l'activité sur ordonnance.Jusque là, les patients qui le souhaitaient et qui le pouvaient (et ce souvent en fin de traitement) se tournaient vers la Ligue contre le cancer, qui organise depuis plusieurs années déjà des séances de sport adaptées. Mais cette fois, le nouveau programme installe le sport au cœur de l’établissement, gratuitement, et ce dès le diagnostic. « L’activité n’a de bénéfices que si elle est précoce, adaptée et régulière. On demande aux patients d’être assidus », insiste Thomas Ginsbourger, responsable du programme (créé par la fédération Cami et financé par Malakoff Médéric) qui doit concerner quelque 150 personnes.
«J'ai retrouvé la forme»
Ainsi, deux fois par semaine à l'institut de cancérologie de l'Ouest, c’est marche nordique ou gym pendant une heure, avec du personnel médical spécialement formé et un bilan tous les trois mois. « Ils savent exactement ce dont on a besoin, confie une participante. Après 11 ans de traitement, j’ai retrouvé la forme et le plaisir de vivre. » « J'avais accès à des cours de sport via mon travail, raconte une autre. Quand je suis tombée malade et que j'ai été mise en arrêt, tout s'est arrêté. Je pensais que je devais me reposer, mais j'avais beaucoup de douleurs. C'était très dur, également sur la plan psychologique».
Car l’objectif de ce programme, qui est le quatrième à voir le jour en France, est aussi « la réappropriation de son corps » et l’amélioration de la qualité de vie, notamment en rompant l’isolement. Des ateliers seront aussi animés en dehors du centre, pour ceux qui ont achevé leurs soins mais qui ne sont pas encore prêts à reprendre le sport tout à fait normalement.a