VIDEO. Octobre rose: Comment s’auto-palper pour une meilleure prévention du cancer du sein?
FEMMES•Grâce à un mannequin du laboratoire Roche, un spécialiste du cancer du sein a dévoilé à «20 Minutes» en vidéo comment les femmes peuvent surveiller leurs seins seules...Oihana Gabriel
L'essentiel
- Dans le cadre d'Octobre Rose, ce mois de sensibilisation au cancer du sein, la clinique Oudinot à Paris a proposé au grand public d'apprendre à se palper les seins.
- Le chirurgien Rémy Salmon, spécialiste du cancer du sein, dévoile en vidéo les bons gestes pour une auto-examen efficace.
- Le cancer du sein touche 1 femme sur 8 en France.
Rosie montre ses seins pour la bonne cause. Rosie, c’est ce buste en caoutchouc que la clinique Oudinot (Paris, 7e arrondissement) a mis à la disposition du public la semaine passée. Une initiative originale et pratique, dans le cadre d’Octobre rose, pour que les patientes apprennent à s’auto-palper et distinguer les signes qui doivent alerter.
Car ce mannequin cache plusieurs tumeurs que le public doit détecter. 20 Minutes est retournée dans cette clinique de la Fondation Saint-Jean-de-Dieu pour rencontrer Rosie et le docteur Rémy Salmon, chirurgien spécialiste du cancer du sein. Avec à la clef, un petit tutoriel en vidéo pour permettre à chacune de surveiller ses seins.
Quels sont les signes qui doivent alerter ?
L’examen à faire seule commence par la vue et non le toucher. Vous pouvez vous mettre debout devant une glace pour bien observer vos seins : si on lève un bras, puis les deux, est ce que les deux seins ont le même aspect ? Pour repérer une grosseur ou tout signe anormal, il est conseillé de changer de position : debout, allongée, sur le côté pour bien voir sous le sein…
« Un éventuel pli sur la peau traduit quelque chose d’anormal », souligne le spécialiste du cancer du sein de cette clinique en pointe sur cette pathologie. Il faut ensuite regarder avec attention l’aspect de la peau : « si on voit de la peau d’orange, c’est mauvais signe », explique-t-il. Si une douleur n’est pas le signe d’une éventuelle tumeur, l’aspect du mamelon est porteur d’informations. « Si le mamelon présente une rétraction, il est rentré parce que quelque chose tire derrière. Si sous l’effet d'un stimulus, le mamelon ne ressort pas, ce n’est pas normal. En revanche, un écoulement n’est pas forcément lié à un cancer. Rien ne sert de pincer le mamelon ! »
Comment palper ses propres seins ?
« Personne ne s’examinera mieux que vous, vu que vous vivez 24h sur 24 avec vous-mêmes ! Il faut palper comme des touches de piano, on appuie sur la glande mammaire pour sentir une éventuelle anomalie ». Autre précision importante : ne pas penser uniquement aux seins, mais passer ses doigts sous les aisselles, sur le cou, les clavicules.
Quand faut-il réaliser cet auto-examen ?
Deux ou trois fois par an, conseille le spécialiste. Qui rappelle que cet auto-examen n’est pas là pour remplacer le rendez-vous chez la gynécologue, mais pour le compléter. Et mieux vaut s'exercer à ce rapide auto-examenen début de cycle, soit quelques jours après la fin de vos règles, car le sein est plus souple. « Quand vous avez une mastose, c’est-à-dire quand les seins sont gonflés et douloureux, l’auto-palpation ne va pas être très performante », prévient le médecin.
Est-ce qu’on peut simplement en se palpant savoir si une grosseur est une tumeur maligne ou bénigne ?
« Non, répond le médecin. L’auto-palpation ne va pas vous permettre de dire si la tumeur est bénigne ou maligne, seule une biopsie peut vous l’assurer. » Et bien sûr, l’âge, les antécédents, le mode de vie de la patiente viennent enrichir cet auto-examen.
Pourquoi c’est important d’apprendre ?
D’abord, parce que le cancer du sein concerne une femme sur huit en France. Ensuite, parce que plus le diagnostic tombe tôt, plus la patiente a des chances de s’en remettre. « La mammographie de dépistage est limitée dans le temps : on la rembourse de 45 à 70 ans, ajoute le médecin. On pénalise les femmes jeunes et âgées, or il y a 20 % des cancers du sein qui apparaissent après 70 ans. » Certaines femmes échappent donc à la surveillance. « C’est pourquoi on voit des patientes arriver avec des tumeurs assez volumineuses », reprend le spécialiste. Qui insiste : « si vous avez un doute, il faut consulter votre gynécologue ».