«Call of Duty», «Battlefield»... L'abus de ces jeux pourrait endommager le cerveau
SANTE•L’excès de jeux de type FPS ( first-person shooter) favoriserait la dégradation de certaines cellules du cerveau, avec, à la clé, un risque accru de troubles cognitifs…20 Minutes avec agence
Pour préserver leur matière grise, les fans de Counter Strike, Call of Duty et autres Battlefield vont peut-être devoir appuyer sur pause. Les jeux vidéo de tir à la première personne, ou FPS (pour first-person shooter) sont mauvais pour le cerveau lorsqu’ils sont pratiqués en excès, selon une récente étude québécoise publiée le 8 août dans la revue scientifique Molecular Psychiatry.
L’abus des jeux d’action de type FPS provoquerait l’atrophie de certaines zones essentielles du cerveau, dont l’hippocampe. Avec, à la clé, un risque plus élevé d’apparition de pathologies mentales comme la schizophrénie, le syndrome de stress post-traumatique ou la dépression…
L’hippocampe des gamers FPS a tendance à s’atrophier
Les chercheurs ont comparé les images de cerveaux de joueurs réguliers et de sujets ne s’adonnant pas à cette pratique, précise BFM TV. Ils en ont déduit que les personnes habituées à jouer souvent à ce type de jeux vidéo étaient « plus susceptibles de présenter moins de matière grise dans leur hippocampe ».
En effet, chez 85 % des gamers, la navigation au sein du jeu sollicitait le noyau caudé, une autre zone de notre cerveau, aux dépens de l’hippocampe qui avait tendance à s’étioler.
Les scientifiques appellent les gamers à la prudence
Moins l’hippocampe est sollicité, plus la matière grise diminue. Un phénomène qui n’est pas sans conséquences, quand on sait à quel point l’hippocampe joue un rôle central dans notre mémoire.
« Si les jeux vidéo d’action entraînent des diminutions de la matière grise dans l’hippocampe, il faut se montrer prudent lorsqu’on encourage les enfants, les jeunes adultes et les autres adultes à y jouer », estiment les auteurs de l’étude.
Solliciter davantage la mémoire spatiale
Une méthode permettrait cependant de limiter le phénomène : il suffirait de modifier les mécanismes cérébraux auxquels font appel ces jeux. Notamment en supprimant les éléments d’aide à la navigation, ce qui obligerait l’utilisateur à solliciter sa mémoire spatiale pour se repérer lui-même dans l’espace virtuel.
« Il est possible d’inciter les joueurs recourant à une stratégie de réponse par stimulus (lié au noyau caudé) à adopter des stratégies d’apprentissage spatial, pour contrer les effets négatifs sur le système de l’hippocampe », estiment les chercheurs.