OBESITELa maladie du « foie gras » humain gagne du terrain

Surpoids: La maladie du «foie gras» humain progresse partout dans le monde

OBESITELe marché des traitements contre cette maladie pourrait s'élever à 22 milliards d'euros en 2026...
20 Minutes avec agences

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Le nombre de personnes souffrant de la NASH, une pathologie hépatique liée à l’obésité et surnommée maladie du « foie gras » humain ou maladie du soda, devrait connaître une augmentation massive dans un futur proche. Et au passage représenter un secteur particulièrement attractif pour les laboratoires pharmaceutiques ayant mis au point des traitements.

Un marché estimé à 22 milliards d’euros

Le cabinet d’études GlobalData estime ainsi à 25 milliards de dollars (un peu plus de 22 milliards d’euros) le volume du marché aux Etats-Unis, en Europe occidentale et au Japon, pour l’année 2016. Un chiffre qui serait accompagné d’une croissance annuelle moyenne de 45 %.

Car le premier stade de la maladie, une inflammation causée par la présence d’une forte quantité de graisses dans le foie, toucherait d’ores et déjà 12 % des Américains et 6 % des Européens. Sans oublier que, comme l’indique une étude publiée cette semaine dans le New England Journal of Medecine, 30 % de la population mondiale est actuellement en surpoids.

Première cause de greffe du foie aux Etats-Unis

« Aux Etats-Unis, la première cause de transplantation hépatique est d’ores et déjà devenue la NASH. On imagine que ce sera également très prochainement le cas en Europe », explique Cécile Rabian, directrice médicale France du laboratoire Gilead. C’est d’ailleurs parce qu’il était atteint de cette maladie que le journaliste sportif Pierre Ménès a récemment subi une double greffe du foie et du rein.


« Comme la NASH comporte plusieurs étapes, il sera probablement nécessaire d’associer plusieurs mécanismes d’action, des bithérapies ou trithérapies pour essayer d’être encore plus efficace », analyse Cécile Rabian.

Une société lilloise à la pointe de la recherche

Dès 2015, les grands laboratoires pharmaceutiques ont commencé à s’intéresser à ce marché porteur. Trois sociétés semblent pour l’instant se détacher en ayant développé des médicaments potentiels qui sont déjà en phase III, la dernière étape clinique avant commercialisation. Il s’agit des entreprises américaines Gilead et Intercept et de la biotech lilloise Genfit. Avec une valorisation boursière supérieure à 900 millions d’euros, cette dernière est régulièrement l’objet de rumeurs d’achat.

« La probabilité d’être acquis par un grand groupe pharmaceutique reste très élevée. […] Mais on ne reste pas plantés sur notre chaise à attendre que le client frappe à la porte, on avance. Et plus on avance, plus on fait envie », indique le PDG de Genfit, Jean-François Mouney. Celui-ci espère voir son Elafibranor, une substance qui pourrait limiter, voire stopper, l’inflammation et la dégénérescence hépatiques, obtenir une autorisation de commercialisation « fin 2019 ou début 2020 ».