ETUDEUn médicament fait ses preuves contre les hémorragies de l’accouchement

Accouchement: Une molécule découverte il y a 50 ans permettrait de réduire les hémorragies mortelles

ETUDERapidement injecté aux mères victimes d’importants saignements post-partum, l’acide tranexamique pourrait faire reculer d’un tiers le nombre de décès liés à ces hémorragies…
Illustration d'un accouchement.
Illustration d'un accouchement.  -  JOSE S. GUTIERREZ/CORDON PRESS/SIPA
20 Minutes avec agences

20 Minutes avec agences

Administré dès le début du saignement, l’acide tranexamique permettrait de faire diminuer d’un tiers le nombre de décès de femmes dans le monde imputés à une hémorragie pendant ou après l’accouchement.

Chaque année, 100.000 mères meurent de ces importants saignements post-partum, dont 99 % dans les régions à revenus faibles ou intermédiaires. Or le médicament est peu coûteux et pourrait être utilisé dans ces pays.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

20.000 femmes sélectionnées dans 21 pays

C’est ce qu’avance une étude publiée ce mercredi dans la revue scientifique The Lancet et pour laquelle les chercheurs se sont intéressés à 20.000 femmes dans 21 pays différents, principalement en Afrique ou en Asie.

En plus des soins habituels prodigués par les médecins, les mères victimes d’hémorragie post-partum ont reçu soit un placebo, soit 1 gramme d’acide tranexamique en injection intraveineuse puis, si les saignements reprenaient ou ne stoppaient pas, une nouvelle dose.

Une molécule découverte par un couple de chercheurs

Bilan : les décès ont été réduits chez les sujets traités avec la substance par rapport au placebo et le médicament s’est montré particulièrement efficace lorsqu’il a été administré dans les trois heures suivant le début de l’hémorragie, réduisant alors la mortalité d’un tiers.

Découvert par un couple de chercheurs japonais aujourd’hui décédé, Shosuke et Utako Okamoto, l’acide tranexamique a pour effet de bloquer la fibrinolyse, le processus de dissolution des caillots sanguins.

Un traitement efficace aussi en cas de traumatismes

Avant cette récente étude, d’autres travaux scientifiques avaient montré l’efficacité de la molécule dans le traitement des hémorragies chez les patients victimes de traumatismes. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande aujourd’hui la substance en cas de saignement post-partum, mais uniquement après l’utilisation d’autres médicaments.

« Les chercheurs qui ont inventé l’acide tranexamique il y a plus de 50 ans espéraient réduire les décès par hémorragie post-partum, mais n’avaient pu persuader les obstétriciens à l’époque de mener un essai. (…) Nous avons enfin ces résultats qui, nous espérons, vont pouvoir aider à sauver la vie de femmes dans le monde entier », se réjouit le professeur Ian Roberts de la London School of Hygiene & Tropical Medicine, un des responsables de l’étude.