Allergies respiratoires sévères: Des spécialistes tirent la sonnette d’alarme
LIVRE BLANC•Avec pour conséquences, dégradation de la qualité de vie et perte de productivité…20 Minutes avec agences
Les allergies ne se limitent désormais plus à un nez qui coule ou à des éternuements à l’arrivée des beaux jours. D’autres formes de plus en plus graves et complexes émergent, pointent des spécialistes dans un Livre blanc, mis en ligne ce vendredi par l’association de patients Asthme et Allergies. Il réclame notamment un plan d’action national pour lutter contre ces maladies encore trop souvent banalisées et méconnues.
Premier constat : il y a de plus en plus d’allergies différentes chez le même malade, qui peut par exemple souffrir de formes d’asthmes sévères associées à des allergies alimentaires, relève le Pr Jocelyne Just, pneumologue pédiatre et présidente de la Société française d’allergologie (SFA), co-auteur du document.
Première cause de perte de productivité
Or, les allergies respiratoires sévères peuvent être synonymes d’une dégradation de la qualité de vie des patients touchés. Avec à la clé, fatigue, troubles de la concentration, détérioration du sommeil ou encore difficultés scolaires.
D’ailleurs, les allergies respiratoires constituent la première cause de perte de productivité dans le monde, devant les maladies cardiovasculaires. Rien qu’en France, la rhinite allergique persistante serait ainsi à l’origine de sept millions de journées de travail perdues par an, soit un coût total d’un milliard de dollars.
Formation insuffisante et manque de spécialistes
En outre, « 15.000 personnes sont hospitalisées chaque année pour une crise d’asthme et 1.000 personnes de moins de 65 ans en décèdent », soit près de trois morts par jour, selon le Livre Blanc.
Autre problème : l’errance médicale des patients, estimée à sept ans, en raison d’une insuffisante formation des professionnels et d’un manque de spécialistes. Il y aurait en effet 1.200 allergologues pour plus de 10 millions de patients allergiques.
Forts de ces constats, les spécialistes souhaitent une adaptation du système de santé, pour une meilleure et plus précoce prise en charge des patients, afin d’éviter l’aggravation de leur maladie. Parmi les propositions du Livre blanc : renforcer la recherche et la formation initiale et continue des médecins en exercice.