Santé sexuelle: Le gouvernement lance un plan de reconnaissance et d'amélioration des pratiques
SOCIETE•Cette « stratégie globale d’amélioration et de promotion de la santé sexuelle » des Français vise notamment les 95 % de personnes séropositives ayant accès à des traitements...20 Minutes avec agence
Renforcer la prévention et le dépistage du Sida et des infections sexuellement transmissibles (IST), améliorer la vaccination ou l’éducation à la sexualité, tant sur le plan biologique que sur le plan psychique… Tels sont les objectifs du plan lancé ce mardi pour le gouvernement qui, plus globalement, se penche ainsi sur l’amélioration de la santé sexuelle de Français.
Près de 150.000 personnes atteintes par le virus du sida
« L’objectif de cette stratégie est ambitieux : faire en sorte, dès 2020, que 95 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut, que 95 % des personnes séropositives aient accès à des traitements et que 95 % des personnes sous traitement aient une charge virale indétectable », a notamment expliquéla ministre de la Santé Marisol Touraine dans un communiqué.
Au-delà de la lutte contre le Sida, l’initiative, baptisée « stratégie globale d’amélioration et de promotion de la santé sexuelle des Français » vise également « à éliminer définitivement les épidémies d’infections sexuellement transmissibles (IST) ». Selon des estimations officielles, près de 150.000 personnes seraient actuellement atteintes en France par le virus du sida (VIH), dont 30.000 ignorent leur séropositivité.
Diversifier la prévention des IST
Parmi les mesures retenues figure la promotion de la consultation de contraception et de prévention des IST (syphilis, infections par des bactéries comme le gonocoque ou les chlamydiae, etc.), déjà prévue par la convention médicale 2016-2021 pour les jeunes filles mineures et qui devrait « à terme » être étendue aux garçons.
La stratégie prévoit également de renforcer et de diversifier la prévention des IST et du VIH à l’horizon 2030, grâce à « la promotion de dispositifs adaptés aux personnes et à leur situation », tels que le traitement préventif du sida ou « prophylaxie pré-exposition » (PrEP) pour les publics les plus à risque.
L’éducation à la sexualité, tant sur le plan biologique que sur le plan psychique, sera également renforcée chez les plus jeunes, avec une attention particulière portée aux moins de 15 ans, dont 20 % ont déjà eu des relations sexuelles.
Hépatite B et papillomavirus
Des actions seront par ailleurs mises en place pour améliorer la vaccination contre le virus de l’hépatite B et le papillomavirus (HPV) qui peuvent se transmettre lors de relations sexuelles.
Cette stratégie sera mise en œuvre par un comité de pilotage dirigé par le Pr Patrick Yeni, un spécialiste des maladies infectieuses qui préside le Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS). Un CNS qui rappelle à cette occasion que le préservatif, qui permet d’éviter à la fois les IST et l’infection par le VIH, « reste l’outil de prévention privilégié ».