ETUDEL'abus d'antibiotiques est à l'origine de la propagation du «Clostridium»

Hôpitaux: La bactérie «Clostridium» se propage à cause de l'abus d'antibiotiques

ETUDEDes experts britanniques préconisent un recours moindre aux antibiotiques de la famille des fluoroquinolones...
20 Minutes avec agences

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Alors que les infections provoquées par la Clostridium difficile (C. difficile) coûteraient plus de 4 milliards de dollars par an aux Etats-Unis, des chercheurs de l’université d’Oxford (Royaume-Uni) assurent aujourd’hui que la prescription inappropriée d’antibiotiques de la famille des fluoroquinolones (ciprofloxacine) serait à l’origine de la propagation de la redoutable bactérie.

Un constat en forme d’espoir alors que la Clostridium difficile est responsable de diarrhée et de colites « pseudomembraneuses » souvent accompagnées de fièvre et de douleurs. Les complications peuvent être extrêmement sévères -par exemple, une perforation du côlon-, voire mortelles.

Une baisse d’environ 80 % du nombre d’infections

Dans une étude publiée dans la revue spécialisée The Lancet Infectious Diseases*, les experts affirment que réduire l’utilisation de ces fluoroquinolones entraîne ainsi une baisse des infections aux souches résistantes de cette bactérie.

Pour preuve, un recours moindre à cette famille d’antibiotiques a entraîné une baisse d’environ 80 % du nombre d’infections causées par les souches C. difficile résistantes au traitement au Royaume-Uni. Dans le comté d’Oxfordshire (sud-est de l’Angleterre), par exemple, environ 67 % des bactéries C. difficile étaient résistantes aux antibiotiques en septembre 2006, contre seulement 3 % environ en février 2013.

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Les chercheurs indiquent que dans le même temps, le nombre de bactéries transmises d’une personne à une autre dans les hôpitaux n’avait lui pas changé. Et ce, en dépit de la mise en œuvre de mesures globales de prévention et de lutte contre les infections, telles que le lavage des mains et le coûteux nettoyage en profondeur au sein des hôpitaux.

Les résultats de leur étude ont une « portée internationale »

Bilan : alors que les experts pensaient que le manque d’hygiène dans les hôpitaux était à l’origine de la propagation de la redoutable bactérie, il s’avère que mieux gérer les quantités d’antibiotiques seraient plus efficace pour lutter contre la C. difficile que les mesures d’hygiène et le nettoyage rigoureux dans les hôpitaux.

Dans leur conclusion, les chercheurs soulignent que les résultats de leur étude ont une « portée internationale », alors que dans plusieurs régions du monde, comme l’Amérique du Nord, la prescription de fluoroquinolones n’est pas encore restreinte.

*L’étude a analysé les données sur les infections dues à la Clostridium difficile (C. difficile) et les quantités d’antibiotiques utilisées dans les hôpitaux et par les médecins généralistes au Royaume-Uni. Plus de 4.000 prélèvements bactériens ont également subi une analyse génétique pour déterminer à quels antibiotiques chaque bactérie était résistante.