ETUDELes grands axes routiers, plus court chemin vers la démence?

Les grands axes routiers, plus court chemin vers la démence?

ETUDESelon des chercheurs canadiens, vivre près d’une grande route ou d’une autoroute augmenterait le risque d’être atteint d’une maladie de type Alzheimer. Le lien de cause à effet doit toutefois être confirmé…
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L’autoroute vers l’enfer ? Les personnes vivant à proximité des grands axes routiers auraient un risque accru de développer des démences comme la maladie d' Alzheimer, selon des chercheurs basés au Canada. L’étude a été publiée ce jeudi par la très sérieuse revue médicale britannique The Lancet (article en anglais).

50 m, limite du danger

Les chercheurs, qui ont étudié plus de 6 millions d’adultes vivant dans la province canadienne de l’Ontario entre 2001 et 2012, ont ainsi estimé que 7 à 11 % des cas de démence observés chez les personnes vivant à moins de 50 m d’une route à fort trafic pouvaient être attribués à l’exposition à la circulation.

Au-delà de 200 m, le sur-risque devient inexistant, selon ces chercheurs dirigés par le Dr Hong Chen, de l’agence de Santé publique de l’Ontario.

Particules fines

Ils ont également découvert que les deux polluants les plus impliqués dans la démence étaient le dioxyde d’azote (NO2) et les particules fines, émis par les véhicules à moteur, même si d’autres facteurs comme le bruit pourraient également jouer un rôle.

La pollution atmosphérique est suspectée par certains spécialistes de jouer un rôle dans le développement de la maladie d’Alzheimer sans qu’aucun lien de cause à effet n’ait pu être établi à ce jour.

« Notre étude suggère que le trafic routier pourrait être une source de stress environnemental capable de favoriser l’apparition de la démence », relève le Dr Hong qui reconnaît que de nouvelles recherches sont indispensables pour préciser ce lien.

Prudence

Plusieurs experts indépendants se sont pour leur part montrés prudents, relevant que l’étude ne permettait pas de déterminer précisément le rôle joué par la pollution dans la démence.

« Nous ne pouvons tout simplement pas dire si c’est dû à la pollution ou à d’autres raisons », relève le Pr Tom Dening, directeur du centre pour la vieillesse et la démence de l’Université britannique de Nottingham.

L’étude « ne nous dit pas si le petit accroissement du risque de démence est le résultat d’un effet direct ou indirect de l’exposition au trafic » note pour sa part le Pr Rob Howard de l’University College de Londres.