Malaria: Des pièges à moustiques imitant l'odeur corporelle humaine
ETUDE•Ils ont été testés avec succès pendant trois ans au Kenya…20 Minutes avec agences
Des pièges à moustiques reproduisant l’odeur corporelle humaine. Tel est le dispositif mis en place par des chercheurs néerlandais et kényans pour lutter contre la malaria, responsable de la mort de 438.000 personnes en 2015, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
25.000 habitants ont participé à une étude, publiée mercredi dans la revue médicale britannique The Lancet et menée pendant trois ans sur l’île kényane de Rusinga, sur le Lac Victoria. Les spécialistes ont conçu des pièges fixés à l’extérieur et à l’intérieur des foyers et fonctionnant grâce à des panneaux solaires. Ils ont été utilisés en compléments des classiques moustiquaires et médicaments anti-malaria.
Les cas de maladie ont chuté de 30 %
Bilan : grâce à l’odeur synthétique similaire à celle de l’Homme, ces « appâts » ont attrapé 70 % des moustiques porteurs de la maladie. Permettant ainsi de faire chuter de 30 % les cas de malaria au sein des ménages qui y ont eu recours. L’invention permet également de réduire l’utilisation des pesticides, alors que les moustiques y sont de plus en plus résistants.
« Chaque minute, un enfant décède de la malaria. Cette maladie coûte 12 milliards de dollars chaque année à l’Afrique » en termes de coûts de santé et de pertes de production, a précisé dans un communiqué l’université de Wageningen (Pays-Bas), qui est à l’origine de la recherche. Les enfants de moins de cinq sont les plus touchés par la maladie, et il n’existe actuellement aucun vaccin.
Les chercheurs soulignent que cette méthode de piège odorant pourrait aussi constituer une protection efficace contre d’autres maladies, comme « la dengue ou le virus Zika ». Ces pathologies sont causées par une espèce différente de celle du moustique porteur de la malaria, mais qui est, elle aussi, attirée par l’odeur humaine.