Tanzanie: Des rats pour détecter les mines et dépister la tuberculose
MONDE•Les rongeurs sont entraînés à reconnaître avec leur flair la TNT et l’agent infectieux de la maladie contagieuse…20 Minutes avec agences
En Tanzanie, des programmes scientifiques et humanitaires n’hésitent pas à mettre les rats à contribution pour des missions de la plus haute importance. En effet, les rongeurs sont entraînés à repérer, grâce à leur flair, la TNT des mines antipersonnel, mais aussi à détecter l’agent infectieux de la tuberculose.
A Morogoro, une ville située à moins de 200 kilomètres de la capitale Dar es Salaam, l’ONG belge Apopo fait suivre aux animaux une « formation » de six à neuf mois pour reconnaître soit la TNT, soit la tuberculose.
Un repérage plus rapide des explosifs
Ainsi, les renifleurs de TNT sont envoyés au Mozambique, en Angola ou au Cambodge, pays dans lesquels Apopo a déjà neutralisé plus de 83.000 mines antipersonnel. L’avantage des rongeurs ? Ils permettent un repérage plus rapide des explosifs cachés puisqu’ils « ne détectent que les mines, alors qu’un détecteur de métaux va sonner pour le moindre débris métallique », précise Jared Mkumba, coordinateur de l’entraînement des animaux.
Si 108 rats sont actuellement en mission de déminage, 42 autres rongeurs de l’ONG belge sont, eux, affectés au dépistage de la tuberculose à Morogoro et à Maputo (Mozambique). La méthode, qui n’est pas validée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a cependant permis, d’après Apopo, d’augmenter de 40 % le nombre des cas de tuberculose dépistés.
100 échantillons analysés en 20 minutes
Dans le détail, les animaux passent en revue des échantillons de sécrétions humaines envoyés par des centres de santé et grattent le sol s’ils y repèrent une trace de la maladie, qui tue 1,5 million de personnes par an.
« Le grand avantage ici, c’est à nouveau la rapidité des rats, ils peuvent passer 100 échantillons en revue en 20 minutes alors qu’un technicien de laboratoire mettra quatre jours. […] En fait, le principal obstacle, c’est la perception négative que les gens ont du rat », résume le directeur d’Apopo, Christophe Cox.