Résistance aux antibiotiques: Bientôt un test sanguin pour de meilleures prescriptions ?
MEDICAMENTS•A l’état expérimental, ce test pourrait, dans quelques années, permettre aux médecins de déterminer si une infection est d’origine virale ou bactérienne…20 Minutes avec agences
Alors que la résistance aux antibiotiques risque de causer 10 millions de décès par an en 2050, un test sanguin expérimental pourrait bientôt permettre d’améliorer les prescriptions.
Le principe de cet outil a été détaillé mercredi dans la revue médicale Science Translational Medicine : le test est capable d’identifier sept gènes dont l’expression se modifie lors d’une infection. Or, les caractéristiques de ce changement peuvent indiquer si la pathologie est provoquée par une bactérie ou un virus.
La résistance microbienne, une grave menace sanitaire
Bilan : un tel outil de diagnostic pourrait se révéler très utile pour éviter aux médecins de prescrire inutilement des antibiotiques, inefficaces contre les virus. Cet usage inapproprié des antibiotiques contribue en effet largement au développement de la résistance microbienne, considérée comme une grave menace sanitaire.
« Très souvent on ne peut pas vraiment déterminer de quel type d’infection souffre une personne » vu que les symptômes sont similaires, explique Timothy Sweeney, chercheur à l’Institut d’immunité et des greffes de l’Université de Stanford (Etats-Unis), l’un des principaux auteurs de ces travaux.
Contrainte : donner le résultat en une heure maximum
Pour l’heure, ce test sanguin a été testé avec succès sur 96 enfants gravement malades. Mais des essais cliniques plus étendus seront nécessaires pour valider ces résultats. Autre contrainte avant une éventuelle commercialisation : le test devra être incorporé dans un appareil capable de donner le résultat en une heure maximum, contre quatre à six heures actuellement.
En effet, chez les patients souffrant, par exemple, d’une septicémie, le risque de décéder augmente de 6 à 8 % à chaque heure passée sans antibiotique, expliquent les scientifiques qui estiment, en outre, que le test devra aussi être bon marché afin d’encourager une utilisation généralisée.