Antidépresseurs: Inefficaces, voire dangereux, chez les enfants et adolescents ?
ETUDE•Seule la fluoxetine (plus connue sous le nom de Prozac), s’est révélée plus efficace qu’un placebo pour traiter les symptômes d’une dépression…20 Minutes avec agences
Les antidépresseurs sont à nouveau dans le collimateur des chercheurs. La plupart seraient inefficaces, voire dangereux, chez les enfants et adolescents souffrant de dépression majeure, à en croire une vaste étude publiée ce jeudi dans la revue médicale britannique The Lancet.
Un groupe international de chercheurs a passé en revue 34 essais cliniques portant sur plus de 5.000 enfants et ados âgés de 9 à 18 ans et 14 médicaments antidépresseurs.
Seul le Prozac jugé efficace
Bilan : un seul, la fluoxetine (plus connu sous le nom de Prozac), s’est révélé plus efficace qu’un placebo pour traiter les symptômes. Ce médicament a également été le mieux toléré par les sujets. A l’inverse, le nortriptyline a pour sa part été jugé le moins efficace, et l’imipramine le moins bien toléré. De son côté, la venlafaxine a été associée à un risque accru de pensées suicidaires.
« Les antidépresseurs ne semblent pas offrir un bénéfice évident chez les enfants et les adolescents », concluent les auteurs de l’étude, ajoutant que « la fluoxetine est probablement la meilleure option quand le traitement médicamenteux est indiqué ».
« L’approche psychologique ou relationnelle » en priorité
Mais en raison de la faiblesse des essais cliniques existants, les scientifiques reconnaissent que la véritable efficacité et les risques d’effets indésirables graves de ces médicaments sont toujours mal connus dans l’ensemble.
Le premier traitement des dépressions chez les plus jeunes doit rester « l’approche psychologique ou relationnelle » qui est « plus efficace sur le long terme » a de son côté indiqué à l’AFP le Pr Daniel Marcelli, vice-président de la Société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent.
Des symptômes différents de ceux observés chez l’adulte
Selon des estimations citées par l’étude, 2,8 % des enfants de 6 à 12 ans et 5,6 % des adolescents souffriraient de troubles dépressifs majeurs dans les pays développés.
Mais ces chiffres pourraient être sous-estimés, compte tenu de la difficulté à diagnostiquer la pathologie. Les symptômes, qui incluent notamment l’irritabilité, le refus scolaire ou un comportement agressif, sont en effet différents de deux observés chez l’adulte.