PLANETEPolémique autour de la définition des perturbateurs endocriniens

Perturbateurs endocriniens: Les scientifiques taclent la Commission européenne

PLANETESelon sept chercheurs, la définition des perturbateurs endocriniens fait déjà consensus au sein de la communauté scientifique, alors que la Commission européenne tarde à la fournir…
20 Minutes avec agences

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Les scientifiques s’impatientent. Dans un article publié lundi par la revue spécialisée Environmental Health Perspectives, sept chercheurs indépendants accusent la Commission européenne de ne pas avoir réussi à fournir une définition des perturbateurs endocriniens, attendue depuis 2013.

La Commission avait déjà été sanctionnée en décembre dernier et s’était fait tancer en mars par les 28 ministres de l’Environnement de l’Union européenne, alors que le flou qui entoure la définition de ces substances entrave la réglementation des produits qui en contiennent.

Trois catégories, comme pour les substances cancérogènes

Or, un vrai consensus existe au sein de la communauté scientifique, affirment les chercheurs, qui s’accordent sur la définition fournie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2002. Selon l’OMS, il s’agit d’une « substance (ou d’un mélange) qui modifie la/les fonction(s) du système hormonal et qui a, en conséquence, des effets nocifs sur la santé, ou la descendance des individus, des populations ou de sous-groupes de population ».

« Cela suffit à définir le danger, et il n’est pas nécessaire, pour établir la définition, de faire au préalable des études d’impact. Ce serait mettre la charrue avant les bœufs », estiment les scientifiques qui, comme pour les substances cancérogènes, retiennent la classification en trois catégories : perturbateurs endocriniens « certains », « suspectés » et « substances endocrinement actives ».

Coût pour l’Europe : 157 milliards d’euros par an

Les perturbateurs endocriniens, que l’on trouve dans les plastiques, l’alimentation, les pesticides ou les cosmétiques, peuvent entraîner des malformations congénitales, des anomalies du développement neurologique, et pourraient favoriser le diabète et l’obésité.

Chaque année, ces substances coûteraient à L’Union européenne au moins 157 milliards d’euros. De son côté, la Commission européenne a promis de publier cette définition d’ici l’été.