Assurance-maladie: Début des négociations avec les médecins sur la convention
SECURITE SOCIALE•Les débats promettent d'être houleux, alors que les praticiens sont réfractaires à l'instauration du tiers payant...20 Minutes avec AFP
Le défi est de taille. Alors qu’elle doit économiser plus de 3 milliards d’euros par an d’ici à la fin du quinquennat, l’Assurance-maladie entame des négociations avec les médecins sur leur rémunération et l’amélioration de l’accès aux soins.
Une nouvelle convention d’ici à la fin août
Les cinq syndicats représentatifs de la profession (CSMF, FMF et SML pour les spécialistes et généralistes, MG France pour les généralistes et le Bloc pour les chirurgiens) ont rendez-vous au siège de la Caisse nationale d’assurance maladie à Paris avec son patron, Nicolas Revel.
Ce tour de chauffe permettra de préciser le calendrier, les modalités et les objectifs des discussions organisées jusqu’à l’été en vue d’un nouveau texte régissant, pour cinq ans, les relations entre les médecins et la Sécu, selon des orientations fixées par le gouvernement.
L’actuelle convention arrivant à échéance le 26 septembre, les négociateurs auront jusqu’au 26 août pour se mettre d’accord, sans quoi un règlement arbitral sera confié à une personnalité choisie mercredi.
Des débats difficiles
La négociation s’annonce ardue face à des syndicats échaudés par l’instauration d’ici à 2017 du tiers payant (dispense d’avance de frais) généralisé, mesure phare de la loi Santé qu’ils refusent d’appliquer.
En jeu, l’amélioration des prises en charge, la lutte contre les déserts médicaux ou les dépassements d’honoraires, mais surtout la hausse des revenus des médecins, réclamée depuis plus d’un an par les syndicats, certains ayant appelé les généralistes à augmenter eux-mêmes le tarif de leur consultation, bloqué à 23 euros depuis 2011.
Hausse de la rémunération
« La rémunération des médecins sera augmentée, la question est sous quelle forme, de quelle manière et à quel rythme », a répété dimanche la ministre de la Santé, Marisol Touraine, qui souhaite poursuivre la diversification des compensations financières octroyées aux médecins en valorisant, par exemple, leur « implication dans la lutte contre le tabac » ou la vaccination.
Les praticiens réclament des revalorisations tenant compte de la complexité des actes, de leur longueur, de leur caractère urgent, etc.
Les diverses rémunérations versées pour le suivi des personnes âgées, le travail en équipe, ou les primes pour la prescription de génériques, le suivi des maladies chroniques et autres objectifs de santé publique sont venues compléter le traditionnel paiement à l’acte, rappellent les pouvoirs publics, qui soulignent que la consultation atteint 31 euros en moyenne.
Un argument balayé par les syndicats, qui réclament aussi une meilleure protection sociale face à la maternité et à la maladie ou encore des aides pour l’embauche de secrétaires.