Virus Zika: Une ONG offre des pilules abortives aux femmes enceintes
EPIDEMIE•Cette distribution vise à éviter un recours aux méthodes risquées d’avortement dans les pays concernés…20 Minutes avec AFP
Comment mener une grossesse dans un pays touché par le virus Zika ? La question est au cœur des préoccupations des autorités de santé, dont l’OMS, qui a déclaré lundi que le virus était une urgence de santé publique de portée mondiale. De son côté, une ONG néerlandaise a annoncé mardi qu’elle offrait des pilules abortives aux femmes enceintes à travers le monde, via son site internet, pour éviter toute ruée vers des méthodes risquées d’avortement.
« Le virus Zika se répand pour la plupart dans des pays où l’accès à l’avortement est très réduit », notamment dans des pays catholiques très conservateurs, a déclaré à l’AFP Rebecca Gomperts, directrice et fondatrice de l’ONG Women on Web, faisant notamment allusion au Brésil, pays le plus touché avec 4.000 cas suspectés de microcéphalies, a priori en lien avec la diffusion du virus par le moustique Aedes. L’Equateur a d’ailleurs invité les femmes à reporter leur projet de grossesse en 2016 pour éviter ces cas de microcéphalie.
Un paquet de pilules par la poste
« Le nombre d’avortements à l’aide de méthodes risquées pourrait augmenter, et cela nous préoccupe énormément », a-t-elle ajouté. « Nous voulons nous assurer que les femmes ont accès à des avortements sûrs et médicalisés ».
L’organisation mondiale de la Santé (OMS) avait déjà averti que le virus se propageait « de manière explosive » dans la région des Amériques, avec 3 à 4 millions de cas attendus en 2016. Si aucune contre-indication médicale n’est établie, l’ONG envoie par la poste un paquet de pilules ainsi que des instructions.
Deux sortes de pilules
L’ONG, qui milite pour l’accès à l’avortement, envoie ce genre de paquets à travers le monde depuis sa fondation en 2005, mais a réitéré son appel dans le contexte du virus Zika. Il s’agit d’une combinaison de deux sortes de pilules entraînant un avortement sans chirurgie, possible jusqu’à la douzième semaine de grossesse, selon Mme Gomperts qui a refusé de révéler combien de paquets ont déjà été envoyés.