ALCOOLLa science derrière la gueule de bois

La science derrière la gueule de bois

ALCOOLPourquoi les lendemains de fête sont-ils si difficiles à vivre? Pour tout comprendre à ce que votre corps subit pendant votre soirée arrosée...
Nicolas Bégasse

N.Bg.

Il paraît qu’une des recherches Google les plus courantes du 1er janvier concerne les remèdes anti-gueule de bois, réveillon arrosé oblige. Cette année, pour être conscient de ce que subit votre corps à cause de vos excès, 20 Minutes a décidé de vous expliquer la science derrière la gueule de bois, en s’appuyant sur une récente vidéo de la très sérieuse American Chemical Society (ACS), reprise et commentée par le Washington Post mercredi.



L’acétaldéhyde, ennemi n°1. Quand l’alcool arrive dans le foie, deux enzymes entrent en jeu : l’ADH convertit l’éthanol en acétaldéhyde, composé chimique toxique, qui est lui-même transformé par l’ALDH en acétate, composé inoffensif. Or un taux élevé d’acétaldéhyde provoque de nombreux symptômes de la gueule de bois, entre autres la fatigue, des troubles de la mémoire et la bouche sèche. Le souci, c’est que si vous buvez beaucoup d’alcool en peu de temps, l’apparition d’acétaldéhyde surpasse les capacités de production des enzymes qui l’éliminent. Du coup le composé traîne un peu trop dans le corps et fait des dégâts.

Comment lutter : le matin, mangez des œufs. Ils contiennent de la L-cystéine, censée aider le corps à convertir l’acétaldéhyde.


La déshydratation. L’alcool a la fâcheuse tendance de gêner la production d’une hormone aux propriétés antidiurétiques appelée vasopressine, qui régule la quantité d’eau pouvant être retenue par vos reins. Sans vasopressine, ceux-ci rejettent facilement l’eau dans la vessie, ce qui explique qu’on a tendance à uriner facilement quand on boit. En résulte la déshydratation, qui elle-même provoque le mal de crâne. Comment ? Avec le manque d’eau, le cerveau se rétrécit, et « tire » sur la membrane à laquelle il est attaché. C’est ce tiraillement qui donne mal à la tête.

Comment lutter : une technique bien connue des fêtards et validée par la Chemical Society consiste à boire un verre d’eau entre chaque verre d’alcool.


Une très mauvaise nuit. Qu’elle soit longue ou courte, la nuit qui suit une forte alcoolisation est souvent mauvaise. Pour deux raisons. D’abord, l’alcool agit sur deux neurotransmetteurs : l’un, qui inhibe l’activité neuronale, voit ses effets renforcés ; l’autre, qui accroît cette activité, voit ses effets réduits. La conjugaison des deux fait que la phase de sommeil paradoxal, la plus réparatrice, est aussi plus courte. Autre raison : l’alcool met des bâtons dans les roues de la glutamine, un stimulant naturel. Quand on arrête de boire, le corps en profite pour compenser le déficit de glutamine en relançant sa production. Et évidemment, plus de stimulant dans le corps signifie moins de facilité à trouver le sommeil…

Comment lutter : ici, il vaut tout simplement mieux ne pas s’endormir trop saoul, et donc arrêter de boire au moins une heure et demie avant de se coucher.


Le ventre détraqué. Se sentir vaseux, patraque et même vomir, ça arrive pendant une gueule de bois. En cause : la muqueuse de l’estomac, qui protège contre l’acidité et que l’alcool irrite. Résultat, un message est envoyé au cerveau expliquant que le contenu de l’estomac est nocif. Et pour se protéger contre un produit toxique présent dans l’estomac, le corps a un réflexe : vomir.

Comment lutter : avant de boire, il faut manger, si possible quelque chose de lourd, en particulier les protéines. Celles-ci ralentissent l’absorption d’alcool dans le sang.


Les remèdes miracles anti-gueule de bois. Il n’y en a pas. Quand la gueule de bois est là, rien ne peut l’effacer totalement.

Comment lutter : Attendez que votre corps récupère. Et ne croyez pas ceux qui vous conseilleront de vous remettre à boire, ça ne fonctionne évidemment pas.