Cancer de l'ovaire: Son dépistage systématique pourrait réduire la mortalité, prouve une étude
SANTE•Une étude démontre que la mortalité due à ce cancer peu fréquent mais grave pourrait chuter de 15 à 28%...N.Beu. avec AFP
Mieux vaut prévenir que guérir. L’adage a été démontré dans le cas du cancer de l’ovaire, chiffres à l’appui. Son dépistage systématique pourrait en effet réduire la mortalité à long terme de ce cancer peu fréquent mais grave, souvent diagnostiqué à un stade avancé, selon une vaste étude publiée jeudi dans la revue médicale britannique The Lancet.
« Les résultats de l’étude font état d’une réduction de mortalité attribuable au dépistage allant de 15 à 28 % », précise le Pr Ian Jacobs, de l’University College de Londres, qui a dirigé l’étude réalisée sur plus de 200.000 femmes britanniques âgées de 50 à 74 ans. Recrutées entre 2001 et 2005, elles ont été suivies jusqu’en 2014 dans 13 centres répartis à travers tout le Royaume-Uni.
Un suivi d’une dizaine d’années
La moitié d’entre elles ont bénéficié d’un dépistage : un peu plus de 50.000 ont été surveillées grâce à une échographie pelvienne transvaginale annuelle tandis que 50.000 autres ont été soumises à un dosage annuel d’un « marqueur » spécifique du cancer de l’ovaire appelé CA-125 en plus de l’échographie. Les 100.000 autres femmes n’ont fait l’objet d’aucun dépistage.
A l’issue du suivi, d’une durée moyenne d’une dizaine d’années, 1.282 femmes avaient développé un cancer de l’ovaire dont 649 en sont mortes. En comparant les décès, les chercheurs ont montré une mortalité légèrement inférieure (allant de 11 à 15 %) chez les femmes qui avaient bénéficié d’un dépistage. Mais ils ont surtout découvert qu’une détection précoce du cancer grâce au dépistage permettait de réduire la mortalité « de manière significative » à long terme avec une mortalité réduite de 28 % au-delà de sept ans de suivi, contre seulement 8 % avant sept ans.