JUSTICECancer de l'utérus: Une nouvelle plainte contre le Gardasil

Cancer de l'utérus: Une nouvelle plainte contre le Gardasil

JUSTICECette plainte doit permettre l'ouverture d'une information judiciaire au pôle santé publique de Paris...
Delphine Bancaud

D.B. avec AFP

Le dossier à l'encore du Gardasil s'épaissait. Une nouvelle plainte a été déposée vendredi contre le vaccin contre le col de l'utérus pour que des juges d'instruction enquêtent sur ses effets indésirables, a annoncé à l'AFP l'avocat d'une jeune femme.

Le parquet de Paris, saisi par des premières plaintes depuis 2013, a classé son enquête préliminaire fin octobre, estimant qu'il n'y avait pas de lien direct entre le vaccin commercialisé par le groupe franco-américain Sanofi Pasteur MSD et les pathologies dénoncées par une cinquantaine de plaignantes. Une analyse qui faisait écho à une étude rassurante de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

La nouvelle plainte, avec constitution de partie civile, doit permettre l'ouverture d'une information judiciaire au pôle santé publique de Paris. «Il apparaît indispensable qu'un juge d'instruction, pourvu d'importants pouvoirs d'investigation, soit saisi», explique dans un communiqué Me Jean-Christophe Coubris, l'avocat de Marie-Océane Bourguignon.

Des risques inflammatoires sur le système nerveux central

Cette jeune landaise avait symbolisé le combat judiciaire contre ce vaccin. «Deux mois» après deux injections en 2010, «elle a présenté les premiers signes d'une encéphalomyélite aiguë disséminée, se traduisant notamment par une perte temporaire de la vue et de l'usage des jambes», relève son avocat.

Elle reproche à Sanofi Pasteur MSD «de ne pas avoir informé l'utilisateur du vaccin des risques inflammatoires du système nerveux central alors que ces risques ont été identifiés depuis 2009», poursuit-il.

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«Depuis sa mise sur le marché, la notice du Gardasil ne relevait aucune maladie auto-immune dans les effets indésirables» et il a fallu attendre les premières plaintes pour voir apparaître le syndrome de Guillain Barré, puis «curieusement février 2015 l'encéphalomyélite aiguë disséminée au titre des effets indésirables», affirme l'avocat.

Le rapport bénéfice-risque reste favorable selon l'ANSM

La première plainte de Marie-Océane Bourguignon s'appuyait sur une expertise qui concluait à un lien entre sa pathologie et le Gardasil, tout en retenant aussi la vulnérabilité génétique de la jeune femme.

En septembre, l'ANSM avait assuré que les vaccins comme le Gardasil n'entraînaient «pas d'augmentation du risque global de survenue de maladies auto-immunes». L'étude, menée avec l'Assurance maladie, portait sur deux millions d'adolescentes.

L'ANSM notait une augmentation du risque de syndrome de Guillain-Barré, mais dans des proportions limitées, 1 à 2 cas pour 100.000 filles vaccinées, ne remettant pas en cause la balance bénéfice-risque.