VIRUSSida: L'effet inattendu d'un médicament contre l'alcoolisme

Sida: L'effet inattendu d'un médicament contre l'alcoolisme

VIRUSLe Disulfiram permettrait de stimuler le VIH afin de mieux l'éliminer...
20 Minutes avec agences

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Un médicament utilisé pour traiter l’alcoolisme, associé à d’autres substances, pourrait contribuer à l’élimination du virus du sida chez les séropositifs traités. Ce médicament, appelé Disulfiram, aurait en effet la capacité de réveiller le virus dormant dans l’organisme, permettant ainsi de le détruire sans effets secondaires.

« Le Disulfiram n’est pas toxique et sans danger à utiliser »

Dans l’essai clinique conduit par Sharon Lewin, directrice de l’Institut Doherty à Melbourne (Australie), 30 personnes sous traitements antirétroviraux ont ainsi reçu des doses croissantes de Disulfiram sur une période de trois jours. A la dose la plus élevée, une stimulation du VIH dormant, sans effets indésirables sur les patients, avait alors été obtenue.

« Cet essai démontre clairement que le Disulfiram n’est pas toxique et sans danger à utiliser, et qu’il pourrait très probablement être celui qui change la donne », estime aujourd’hui Sharon Lewin. La prochaine étape, selon elle, sera de tester ce médicament en l’associant à d’autres ciblant le virus lui-même.

« Nous devons travailler sur la façon de se débarrasser des cellules infectées »

Car si « réveiller » le virus dormant constitue aujourd’hui une stratégie prometteuse pour débarrasser les patients du VIH, il ne s’agirait là que de « la première étape pour l’éliminer », précise toutefois Julian Elliot, directeur de la recherche clinique dans le service des maladies infectieuses à l’hôpital Alfred à Melbourne. « Maintenant, nous devons travailler sur la façon de se débarrasser des cellules infectées », ajoute celui qui est à l’origine de cette découverte et dont les travaux viennent de paraître dans la revue médicale en ligne The Lancet HIV.

« Le résultat obtenu reste insuffisant », confirme également le professeur Brigitte Autran, experte d’immunologie et du sida à l’Université Pierre et Marie Curie et à l’Inserm. « On est encore très loin d’avoir trouvé la solution pour obtenir une vraie guérison des patients séropositifs, et même une rémission qui leur permettrait de se passer de traitement ».

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Avec plus de 34 millions de morts à ce jour, le VIH continue d’être un problème majeur de santé publique, selon l’OMS. Fin 2014, on comptait environ 36,9 millions de personnes vivant avec le VIH.