Cancer: Un test en ligne sur les facteurs de risques
SANTÉ•L’Institut national du cancer est à l'origine de ce questionnaire de prévention qui se remplit en 3 minutes…Lison Lagroy
Trois minutes seulement. C’est le temps qu’il faut pour réaliser le test prévention cancers diffusé par l’Institut national du cancer (INCa), dans le cadre de sa campagne d’information, essentiellement numérique.
Le but : clarifier la hiérarchie des différents facteurs de risque de cancers. Les Français ont par exemple tendance à « surévaluer les tendances génétiques », selon le docteur Jérôme Viguier, directeur du pôle santé publique et soins à l’INCa. Près d’une personne sur deux pense à tort que le cancer est héréditaire et qu’on ne peut rien faire pour lutter contre. Alors qu’en réalité, chacun peut agir pour réduire les risques.
Clarifier les risques
Le questionnaire est accessible depuis ce mardi sur la page e-cancer. Ludique mais surtout pédagogique, il permet à chacun d’identifier les risques et de pouvoir ensuite agir. Si beaucoup évoquent les risques héréditaires ou l’âge, il existe en réalité beaucoup de facteurs liés à nos modes de vie : en première ligne, le tabac. Il est en effet la cause de près de 47.000 décès par an de cancers. Pourtant, peu de Français savent que cinq ans après la dernière cigarette, le risque est diminué par deux. C’est ce genre de conseils que prodiguent les professionnels au travers de ce test. En réalité, les risques sont connus de tous ! Selon une étude réalisée en 2007 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), viennent ensuite l’alcool (15.000 décès de cancers par an) et l’alimentation déséquilibrée, les expositions professionnelles, les infections, le manque d’activité physique, la surcharge pondérale et l’exposition aux UV et ensuite seulement, la pollution de l’air.
Le test prévention cancers est accessible depuis ce mardi. - Institut National du Cancer
Agir sur ces risques
Même si le risque zéro n’existe pas, ce serait donc quatre cancers sur dix qui résulteraient de notre exposition à ces facteurs et qui seraient donc, si l’on prend le soin de faire évoluer nos modes de vie, évitables. Moins boire d’alcool et moins fumer, manger davantage de légumes et pratiquer une activité physique régulière, sont des habitudes que les Français peuvent mettre en place pour éviter les risques. Pour Anne Ramon, directrice de l’information des publics à l’INCa, cette réalité est parfois compliquée à se représenter : « Il est plus facile de se dire que l’on subit (le cancer) car cela nous forcerait à changer nos habitudes de vie. » Mettre toutes les chances de son côté en agissant pour sa santé.
Pas de score mais une autoévaluation
Douze questions (sexe, âge, taille, poids, consommation d’alcool, de tabac, de viande rouge et de légumes, activité physique, risques liés à son métier, exposition au soleil) permettent donc d’identifier les risques principaux pour sa santé. Les résultats personnels peuvent nous être envoyés par mail et partagés sur les réseaux sociaux. Le but étant de se faire une idée sur les risques et de les hiérarchiser : par exemple, boire trois verres de vin par semaine ou manger deux fois de la charcuterie n’entraînera pas forcément de risques élevés, alors que fumer ou s’exposer au soleil sans se protéger à chaque fois le fera. Vous ne saurez pas, à l’issue de ce test, combien de risques vous aurez d’avoir un cancer, le résultat n’étant pas un score mais une autoévaluation.
En parallèle de ce test, deux petits films comparant les facteurs de risques seront diffusés sur le site de l’INCa et sur les réseaux sociaux. Le hashtag #jefaisletest a également été lancé.