Si vous êtes riverain d’un pressing, vous êtes concernés par une nouvelle campagne du ministère de l’Ecologie. Cette dernière incite à faire mesurer, à domicile, les taux de perchloroéthylène (PCE), un solvant cancérogène que les commerces de nettoyage à sec ont obligation d’abandonner progressivement.

Utilisé par les pressings depuis de nombreuses années, ce solvant chloré au pouvoir très dégraissant, mais très volatil, est classé depuis 1995 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme cancérogène probable, et considéré comme responsable d’atteintes diverses, rénales, neurologiques ou encore hépatiques.

Il y a une vie dans les pressings en dehors du perchloroéthylène

Un diagnostic gratuit effectué par des laboratoires

Cette nouvelle « campagne de contrôle » consistera donc à distribuer une plaquette aux riverains, précisant les modalités pour bénéficier d’un diagnostic gratuit, effectué par des laboratoires désignés par le ministère de l’Écologie. Un ministère qui précise que cette mesure concerne potentiellement 4.000 pressings utilisant encore ce solvant, et 8.700 riverains.

Pour l’Association de défense des victimes (Advepp), créée en 2010, les mesures ont été tardives et « on ne sait toujours pas si tous les riverains ont été informés, car beaucoup nous appellent encore », déplore Thierry Drouin, son fondateur.

50 % des pressings devraient avoir abandonné le PCE d’ici fin 2015

Depuis mars 2013, la réglementation interdit l’implantation de nouvelles machines utilisant le perchloroéthylène dans des locaux voisins d’immeubles d’habitation ou à l’intérieur des centres commerciaux. Et depuis septembre 2014, les machines ayant atteint 15 ans d’âge sont interdites. A partir de 2021, ce seront les machines de plus de 10 ans, et à partir de 2022 l’interdiction deviendra totale. Une décision qui exclut les pressings isolés.

Par ailleurs, selon des chiffres de la Fédération des pressings et blanchisseries, le remplacement des machines va bon train. 30 % du parc avaient été remplacés en septembre 2014, dont une bonne moitié par de l'« aquanettoyage » (nettoyage à l’eau), et 50 % devraient avoir abandonné le PCE d’ici à fin 2015.