SANTELe droit à l'oubli pour les survivants au cancer dans le projet de loi santé

Le droit à l'oubli pour les survivants au cancer dans le projet de loi santé

SANTECeux qui ont survécu au cancer n'auraient plus besoin de signifier leur maladie lorsqu'ils souhaitent faire un prêt bancaire ou souscrire une assurance...
Anissa Boumediene

A.B.

François Hollande a lancé la réflexion sur «l'après-cancer», et décidé d'en faire l'un des axes majeurs du troisième plan cancer. Si aujourd'hui les Français sont plus optimistes face à cette maladie, estimant qu'on la «soigne de mieux en mieux», les problèmes financiers liés à la maladie continuent d'inquiéter.

Difficultés pour emprunter et s'assurer

«Le sentiment que l'après-cancer est compliqué, notamment pour obtenir un prêt bancaire ou une assurance, est très largement partagé » relève la Ligue contre le cancer. 62% jugent qu'on rencontre souvent des problèmes financiers après la maladie et 82% qu'il est plus difficile de trouver un prêt bancaire ou de s'assurer, selon un sondage publié ce lundi par l'association*.

Le «droit à l'oubli», qui permet aux emprunteurs de ne plus mentionner auprès de leurs banques et assureurs qu'ils ont soufferts du cancer lorsqu'ils sont définitivement guéris, est l'un des objectifs inscrits dans le 3e plan cancer (2014-2019), rappelle la Ligue.

Un droit à l'oubli plus large

«L’ambition est de créer un droit générique à l’oubli et non pas un droit limité aux seuls anciens malades enfants», confie l'entourage de la ministre de la Santé Marisol Touraine. Examiné dès ce mardi à l'Assemblée, le projet de loi santé du gouvernement devrait, selon Europe 1, comporter un volet sur le droit à l'oubli pour les personnes guéries d'un cancer.

​Aujourd'hui, pour contracter un prêt immobilier, chaque futur emprunteur doit remplir un questionnaire et dans le document, il est impératif qu'il précise s'il a déjà été atteint d'un cancer. Que la maladie soit guérie depuis dix ans ou remonte à la petite enfance, ce n'est pas la question pour les banques, qui font alors souvent preuve de frilosité pour accorder un prêt.

Le gouvernement a donc décidé de prendre le taureau par les cornes et d'inscrire ce droit à l'oubli générique dans la loi. Ceux qui ont eu un cancer enfant n'auraient plus à le préciser, tous comme les adultes ayant eu certains types de cancers (testicules ou thyroïde).

* Ce sondage, réalisé en décembre auprès d'un échantillon représentatif de 1.012 personnes de 15 ans et plus par téléphone, est publié à l'occasion de la Semaine nationale de lutte contre le cancer qui se déroule du 16 au 22 mars.