Arrêter de fumer peut enrayer la perte de matière grise
TABAGISME•La possibilité d'une «récupération partielle» devrait constituer «un argument fort» en faveur de l'arrêt du tabac, selon une étude canadienne publiée ce mardi…Claire Planchard
La vieillesse est un naufrage… et arrêter de fumer pourrait permettre de limiter les dégâts. C’est ce que révèle une étude publiée ce mardi par des chercheurs canadiens dans la revue Molecular Psychiatry.
Perte de mémoire réversible?
Des études avaient dans le passé déjà lié le tabagisme à un déclin cognitif accéléré – un déclin qui se traduit notamment par des performances plus faibles en termes de mémoire et de flexibilité cognitive (ou capacité à s'adapter). Mais la rapidité de ce déclin avait jusqu'ici été difficile à évaluer, tout comme son éventuelle réversibilité.
Or selon cette nouvelle étude, cette perte plus rapide de matière grise dans le cerveau des fumeurs pourrait être enrayée après l'arrêt de la cigarette… à condition toutefois de ne pas être trop pressé.
Ces chercheurs canadiens sont parvenus à cette conclusion en faisant passer des IRM à quelque 500 septuagénaires écossais, dont 36 fumeurs et 223 ex-fumeurs.
25 ans pour une récupération totale
Ils ont trouvé un lien entre le fait de fumer et une accélération plus rapide de l'amincissement du cortex cérébral - la couche superficielle du cerveau qui abrite la matière grise. Ils ont également montré que chez les ex-fumeurs, le cortex «semblait avoir partiellement récupéré».
Pour les ex-fumeurs qui avaient fumé un paquet par jour pendant 30 ans, «il a fallu en gros 25 ans sans fumer pour que les différences observées avec les non-fumeurs en ce qui concerne l'épaisseur du cortex disparaissent» relèvent les auteurs de l'étude.
Les chercheurs avancent ainsi l'hypothèse que l'arrêt du tabac pourrait avoir freiné l'amincissement du cortex, voire permis à ce dernier de se reconstituer. Une possibilité de «récupération partielle» qui devrait selon eux constituer «un argument fort» en faveur de l'arrêt du tabac