SANTEGrève des médecins: Qui pourra vous soigner à Noël?

Grève des médecins: Qui pourra vous soigner à Noël?

SANTELes généralistes, les spécialistes et les urgentistes feront grève en même temps...
Nicolas Beunaiche

Nicolas Beunaiche

Une «mobilisation historique». A écouter Jean-Paul Ortiz, le président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), il vaudrait mieux ne pas tomber malade à Noël. Car la grève des médecins généralistes et spécialistes, qui s’ajoute à celle des urgentistes, s’annonce selon lui «extrêmement suivie» en France métropolitaine comme outre-mer, du 24 au 31 décembre. Heureusement, si vous vous coupez la main en ouvrant des huîtres ou que vous êtes victime d’une gastro-entérite sévère, il vous reste des solutions.

Généralistes

Si Jean-Paul Ortiz refuse d’estimer l’ampleur de la mobilisation, le chiffre de 70 à 80% de grévistes circule chez les généralistes. Ce qui ferait donc 20 à 30% des médecins non-grévistes, dont une partie seront en vacances. En cas de problème, la première chose à faire est d’appeler son médecin traitant; s’il n’est pas là, peut-être a-t-il prévu un remplaçant. Deuxième possibilité, explique Jean-Paul Ortiz: «appeler le 15 ou le numéro de permanence des soins de votre département», qui sont censés vous orienter. «Des médecins seront réquisitionnés par les Agences régionales de santé (la liste par ici), rassure Jean-Paul Ortiz, qui sera lui-même dans son cabinet de Perpignan le 29 décembre. La sécurité de la population sera évidemment garantie.» Une partie des 350 centres de santé polyvalents (la liste par ici) devraient par ailleurs rester ouverts, a promis l’Union des syndicale des médecins de centres de santé (USMCS). Si un problème survient durant la nuit, sachez enfin que votre appel à SOS Médecins pourrait rester sans réponse. Les modalités de la grève de l'association seront annoncées jeudi ou vendredi matin, explique Serge Smadja, le président de SOS Médecins en Ile-de-France, qui s'oriente vers «une fermeture totale» du standard téléphonique.

Spécialistes

Deux cas de figure se présentent. Si vous n’avez pas de rendez-vous de prévu, grève ou pas grève, la longueur des délais pour obtenir un rendez-vous avec un spécialiste sera rédhibitoire lors de la période de Noël. Si vous êtes inscrit sur la liste d’attente de votre ophtalmo ou de votre dermato, en revanche, tout espoir n’est pas mort. Les opérations non urgentes seront certes décalées, mais les soins vitaux comme une dialyse seront bien assurés. Comme pour les généralistes, des spécialistes seront en effet réquisitionnés par les ARS pour assurer la continuité des soins. «Nous avons l'obligation de tenir le patient informé pour le diriger dans sa prise en charge. Dans les cabinets médicaux, un message indiquera donc à qui le patient pourra s'adresser en cas d'urgence», expliquait ainsi à l’AFP Patrick Gasser, président de la branche spécialiste de la CSMF.

Urgences

Les urgentistes seront en grève deux jours plus tôt que les médecins libéraux, soit le 22 décembre. Cependant, l’impact de leur mouvement devrait être moins important. Le mouvement devrait certes être très suivi, mais les soins et les gardes seront tout de même assurés, les directeurs d’hôpitaux ayant l’obligation de garantir la présence d’un nombre minimum de médecins et de soignants via la procédure d’assignation. «On assurera la continuité du service public», a promis Christophe Prudhomme, porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), sur BFM-TV. Concrètement, les urgentistes qui travailleront porteront des badges, pourront déployer des banderoles et faire signer des pétitions. Mais ils soigneront évidemment les patients qui se présenteront. L’attente devrait être simplement plus longue que les années précédentes. D'autant que les patients des médecins libéraux devraient se reporter en masse sur les services d'urgence.