SANTEGreffe: Annecy, premier hôpital autorisé à prélever des organes après le décès

Greffe: Annecy, premier hôpital autorisé à prélever des organes après le décès

SANTE«20 Minutes» fait le point sur cette nouvelle voie de prélèvements d’organes…
Romain Lescurieux

R.L. avec AFP

L'hôpital d'Annecy est désormais le premier hôpital en France à pouvoir pratiquer des prélèvements d'organes sur des patients décédés après la décision d'arrêter des traitements qui les maintenaient en vie, a annoncé ce mardi l'Agence de la biomédecine.

Cet établissement public chargé notamment d'encadrer les questions liées aux greffes, a confirmé, suite à une information de France Info, que le Centre Hospitalier Annecy Genevois était le premier établissement à avoir signé une convention spéciale avec l'Agence lui permettant de pratiquer de tels prélèvements. Conditions et impact sur les greffes, 20 Minutes fait le point.

Qu’est ce qui était autorisé jusqu'à présent?

En fait, ce type de prélèvement est autorisé depuis 2005 par la Loi Léonetti, mais n'était pas pratiqué en France. Jusqu'à présent, on pouvait prélever les organes d'un patient que dans deux cas, mentionne France Info: Soit en cas de mort encéphalique, c'est-à-dire quand le cerveau est irrémédiablement détruit, soit en cas d'arrêt cardiaque non contrôlé par exemple après un infarctus. L'autorisation délivrée hier ouvre une troisième voie: celle d'une personne qui est en soins intensifs aux urgences et dont l'équipe décide de stopper des traitements, note l'article.

Quelles sont les conditions pour une telle intervention?

Désormais, explique la radio, le prélèvement d'organe devrait être effectué après l'arrêt de traitements dit «inutiles», prolongeant la vie artificiellement, dans des conditions définies par l'ensemble du service médical concerné, qui se sera réuni préalablement avec la famille et un intervenant extérieur. En France, ce type de prélèvements sera dans un premier temps réservé à «quelques sites» hospitaliers «pilotes», explique l'Agence. Dans chaque cas, les hôpitaux participants doivent signer une convention par laquelle ils s'engagent à respecter les règles édictées par l'Agence.

Qu’est ce que cette première peut changer?

Selon L’Obs, l'intérêt d'une telle pratique est évident car elle permettra d’augmenter le nombre d'organes disponibles pour des dons, et, ainsi, de réduire l'attente pour les demandeurs de greffes. La durée d'attente moyenne pour un rein est de trois ans en France, rappelle France info. La France veut augmenter le nombre de greffons disponibles et réduire le déficit important en matière de transplantations: En 2013, 5.123 greffes ont été réalisées alors que 18.976 personnes étaient en attente d'une greffe.