SANTEL'UE serre les rangs en faveur des vaccins, après des morts suspectes en Italie

L'UE serre les rangs en faveur des vaccins, après des morts suspectes en Italie

SANTEDeux lots du vaccin fluad, du groupe suisse Novartis, ont été suspendus jeudi par l'Agence italienne de pharmacologie...
Romain Lescurieux

R.L. avec AFP

Les ministres de la Santé de l'UE ont serré les rangs ce lundi en faveur de la vaccination, qui suscite une méfiance croissante des Européens, alors que l'Italie a suspendu un vaccin contre la grippe après des morts suspectes.

En effet, douze décès potentiellement liés à l'usage de ce vaccin qui avait déjà été l'objet d'une suspension par la justice italienne -mais aussi les justices suisse, française, autrichienne, allemande et canadienne - en octobre 2012

«A titre de précaution»

La suspension jeudi par l'Agence italienne de pharmacologie de deux lots du vaccin fluad, du groupe suisse Novartis, a été décidée «à titre de précaution» dans l'attente des résultats des analyses menées, a indiqué la ministre italienne, Beatrice Lorenzin, à son arrivée à une réunion avec ses homologues.

La mesure suit trois décès suspects, selon la presse italienne, de deux femmes âgées de 87 et 79 ans et d'un homme de 69 ans, dans le sud de l'Italie.

>> Enquête ouverte après douze décès suspects en Italie

La vaccination «est d'une importance fondamentale» pour la santé publique, «nous ne pouvons pas baisser la garde» devant la méfiance qui se développe en Europe «sur des bases non scientifiques» face à cet outil de prévention, a souligné Beatrice Lorenzin.

Mise en garde contre le «faux sentiment de sécurité»

La Commission européenne est également dans l'attente des résultats de la vérification menée en Italie, a indiqué son porte-parole pour la Santé, Enrico Brivio. Il a relevé que l'affaire ne concernait pour l'instant que l'Italie. Les lots suspects ont été produits dans l'usine Novartis de Sienne en Toscane. «Si un problème était confirmé», l'Agence européenne des médicaments procéderait à une évaluation de la situation, a-t-il ajouté.

Devant ses homologues, la ministre italienne a mis en garde contre le «faux sentiment de sécurité» entretenu en Europe face aux menaces sanitaires. L'épidémie d'Ebola en Afrique «devrait rappeler à chacun l'importance» de la lutte contre les agents pathogènes, a-t-elle insisté.

«Nous devons inverser la tendance actuelle de scepticisme», qui risque de ramener en Europe des épidémies de poliomyélite, rubéole ou tuberculose, a également plaidé le commissaire européen à la Santé, Vytenis Andriukaitis.

Etendre les programmes de vaccinations

Alors que la vaccination est de moins en moins obligatoire dans les Etats membres, il a souligné la nécessité d'étendre les programmes de vaccinations au-delà de l'enfance.

Dans leurs conclusions, les ministres plaident aussi pour plus de vaccination des personnels de santé, et le développement de la recherche de nouveaux vaccins. Face au «nombre croissant de refus de vaccination dans certains États membres», ils rappellent la dimension collective de la protection offerte par les vaccins.

«Les campagnes générales de vaccination ont permis d'interrompre la circulation de pathogènes grâce au phénomène de l'"immunité de groupe"», qui «pourrait dès lors être considérée comme un objectif des plans de vaccination nationaux», relèvent-ils.