Médicaments génériques: Les Français ne leur font toujours pas confiance
PHARMACIE•Selon une étude Ifop, près d’une personne sur deux accepterait un générique à la place d’un princeps…R.S.
Entre un médicament générique et son principe actif original, les Français ont encore du mal à fermer totalement les yeux sur l'intitulé du produit. C'est ce qui ressort d'un baromètre Ifop commandé par le PHR, un groupement de pharmaciens français. Selon l'étude, seuls 55% des patients accepteraient un générique à la place d'un princeps en pharmacie (-7 points depuis 2011). La réticence est donc encore présente, même si 31% des Français déclarent que la substitution d’un générique dépendrait du type de médicament.
Paradoxalement, l'étude précise que les patients français reconnaissent tout de même certains avantages aux génériques. 79% les jugent plus économiques et 70% aussi efficaces que les princeps. 64% des Français confirment leur sûreté (+4 points depuis 2013), ce qui ne les empêche pas de remettre en cause leur utilisation. Si un princeps est disponible, ils sont alors beaucoup moins enclins à accepter la substitution.
500 millions d'euros d'économie potentielle
Selon Lucien Bennatan, pharmacien et président du Groupe PHR, «compte tenu de l’enjeu citoyen du générique par notre Sécurité sociale, et afin de corriger la désinformation, il est de la responsabilité des pouvoirs publics de faire une grande campagne d’information et de soutenir les efforts des pharmaciens.» Un acte qui pourrait permettre d'améliorer le taux de substitution des médicaments princeps au profit des génériques.
En juillet dernier, le directeur général de l'assurance maladie, Frédéric Van Roekeghem, estimait à 500 millions d'euros le montant de l'économie réalisée si les médecins augmentaient la part des médicaments génériques dans leurs prescriptions. Actuellement, 82% des médicaments délivrés en pharmacie sont des génériques, mais ceux-ci ne sont prescrits qu'à hauteur de 40%.