Herpès génital: Cinq choses à savoir et que vous n'oseriez pas demander

Herpès génital: Cinq choses à savoir et que vous n'oseriez pas demander

SANTECette maladie virale très répandue et très douloureuse est encore taboue...
Nicolas Beunaiche

Nicolas Beunaiche

Vous êtes peut-être atteint d’herpès génital. Et si ce n’est pas le cas, l’une des cinq personnes autour de vous l’est probablement. Selon les spécialistes, cette maladie virale qui touche 17% de la population française âgée de 20 à 59 ans est la quatrième infection sexuellement transmissible (IST) dans le monde. Pourtant, elle reste encore méconnue et taboue, disent les médecins. A l’occasion du lancement d’une campagne du laboratoire HRA Pharma destinée à «briser le silence», 20 Minutes répond aux questions qui vous démangent.

Est-ce que vous pouvez l’attraper?

Infection sexuellement transmissible, l’herpès génital peut contaminer n’importe quel individu ayant des relations sexuelles avec un partenaire déjà porteur. Elle touche toutefois davantage les femmes (17,9% des porteurs) que les hommes (13,7%). Un écart qui s’explique par le fait que «la surface génitale de la femme est plus étendue que celle de l’homme», selon le Dr Bruno Halioua, dermatologue à l’Institut Fournier, mais aussi parce que «le sexe féminin est une muqueuse, plus perméable que la peau de la verge». Sur les 5,6 millions de personnes qui sont porteuses d’herpès génital, seules deux millions sont diagnostiquées.

Comment est-on contaminé?

La transmission se fait par contact génital, lors de rapports sexuels génitaux, oro-génitaux, anaux voire masturbatoires (si la main a été contaminée par un contact avec une zone infectée). Un bébé peut aussi être contaminé par sa propre mère lors de l’accouchement, si celle-ci est porteuse du virus. Même en dehors des périodes de crise, les personnes atteintes par cette maladie peuvent être contagieuses. Faut-il alors n’avoir des relations qu’avec préservatif, même quand on n'a pas de lésions visibles? «Non, c’est au médecin d’en juger au cas par cas», indique le Dr Jean-Marc Bohbot, infectiologue à l’Institut Fournier.

Quels sont les symptômes et les conséquences?

L’herpès génital se manifeste par la survenue régulière de crises au rythme moyen de quatre par an. Mais ce chiffre peut monter jusqu’à cent, avertit le Dr Jean-Marc Bohbot. Ces crises, qui durent une dizaine de jours à chaque fois, se caractérisent par une éruption cutanée sur les organes génitaux (dont les fesses) sous la forme de lésions. De là surviennent des picotements, brûlures et démangeaisons très douloureuses. La première crise est toujours la plus forte, disent tous les spécialistes.

S’agit-il d’une maladie grave?

Non, mais elle est très handicapante. Outre la douleur physique, l’herpès génital a des effets psychologiques très forts. Car le patient vit dans la peur de la prochaine crise et ressent une double inquiétude: celle du rejet, la maladie étant présumée honteuse, et celle de contaminer son partenaire. D’après une étude menée dans cinq pays, 45% des patients notent une diminution de leurs performances au travail, et plus d’un tiers des patients déclarent «avoir le sentiment d’une vie gâchée».

Peut-on en guérir?

Non, pas encore. Il existe toutefois des anti-viraux par voie orale, qui permettent de réduire la durée des poussées et leur fréquence, et au moins une crème locale, qui permet de réduire significativement la douleur, la sensation de brûlure et de démangeaisons. Mais aucun médicament ne peut éradiquer le virus, qui se met en sommeil dans le ganglion nerveux entre deux crises, là où le système immunitaire n’est pas capable d’aller le chercher.