Ebola: Les pilotes d’Air France en pleine psychose?
SANTE•Certains pilotes refusent d’embarquer pour les pays où la contamination est forte. A tort…R.S.
Après les hôtesses et les stewards, c’est au tour des pilotes d’Air France d’exercer leur droit de retrait en cas de vol programmé vers les pays touchés par le virus Ebola. Un avis de «danger grave et imminent» en Guinée, Sierra Leone et au Nigeria «a été déposé» au comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Comme si l’inquiétude et les interrogations légitimes sur l’épidémie s’étaient soudainement transformées en psychose.
Désormais, tout personnel navigant de la compagnie qui ne souhaite pas réaliser ces vols a l’engagement de la direction qu’il ne subira aucune conséquence de quelque nature que ce soit, financière ou disciplinaire». Pourtant, ce vent de panique n’a pas lieu d’être assure Arnaud Fontanet, responsable de l’unité d’épidémiologie des maladies émergentes, à l’institut Pasteur.
«Ce sont les fluides biologiques qui infectent»
«La probabilité qu’ils soient infectés est très faible», assure le scientifique qui ne peut pas pour autant parler de risque zéro. «Un patient est infectieux quand il est en phase terminale de la maladie. Ce sont les fluides biologiques qui infectent, les vomissements, diarrhées, les contacts avec le sang.» Pour du personnel navigant, rencontrer un tel cas relèverait de l’exceptionnel.
Par ailleurs, les cas de contamination se posent dans les zones reculées, où les populations ne respectent pas les protocoles sanitaires. Ou alors dans un cadre nosocomial, pour les personnels hospitaliers. Sylvain Baize, responsable du centre national de référence des fièvres hémorragiques virales, assure qu’une personne malade a très peu de chances de passer entre les mailles du filet. «Dès qu’elle est diagnostiquée, il y a un suivi de ses contacts. Normalement, il n’y a pas de transmission tertiaire. C’est pour cela qu’on est sûr à 100 % qu’il n’y aura pas d’épidémie massive en Europe par exemple.»
Par ailleurs, les épidémiologistes assurent que les mesures de températures à l’aéroport, sont très efficaces. «Les personnes qui embarquent et qui n’ont pas de fièvre, on est sûr à 100 % qu’elles n’ont pas été contaminées par le virus», assure même un responsable syndical d’Air France, tout en précisant qu’aucun salarié de la compagne (local ou navigant), ni même un passager, n’a été contaminé.