ETUDESida: Une nouvelle étude en faveur de la circoncision pour réduire le risque d’infection

Sida: Une nouvelle étude en faveur de la circoncision pour réduire le risque d’infection

ETUDELa circoncision réduirait le risque de contracter le VIH de 60%. Et une étude montre que les personnes circoncises ne délaissent pas plus que les autres le préservatif…
20 Minutes avec AFP

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Une campagne qui promeut la circoncision en Afrique sub-saharienne pour réduire les risques d’infection par le virus du sida a reçu le soutien d’une nouvelle étude présentée lundi: les hommes qui ont été circoncis ne délaissent pas pour autant le préservatif.

Trois études précédentes avaient déjà montré que pour les hommes hétérosexuels, la circoncision réduit le risque de contracter le virus du sida, le VIH, de 60 %. Un résultat qui avait poussé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à recommander cette opération, sur la base du volontariat, comme moyen de prévention, avec le port du préservatif.

Le préservatif tout aussi utilisé par les circoncis

Mais certains experts craignaient que les hommes circoncis, persuadés d’être protégés par le biais de cette seule opération, délaissent le préservatif. Or une nouvelle étude présentée lundi lors de la 20e conférence internationale sur le sida à Melbourne (Australie) n’a pas trouvé de preuve soutenant cette hypothèse.

Des chercheurs de l’université d’Illinois (Chicago) ont interrogé plus de 3.000 hommes âgés de 18 à 35 ans dans la province Nyanza au Kenya, qui avaient été informés en matière de circoncision, relations sexuelles protégées et tests du sida.

Au début de cette étude, la moitié d’entre eux ont décidé d’être circoncis, et l’autre non. Pendant deux ans, tous les participants ont été interrogés, chaque six mois, sur leur vie sexuelle. Lors de ces deux années, leur activité sexuelle (pour les circoncis et les non circoncis) a augmenté, notamment dans le groupe d’âge 18-24 ans. Mais les pratiques sexuelles à risque --partenaires multiples, obtention de relations sexuelles contre de l’argent ou des cadeaux ont diminué, tandis que l’utilisation des préservatifs augmentait.

Les hommes circoncis pensaient avoir réduit le risque de contracter le sida. Alors que 30 % d’entre eux se considéraient comme hautement à risque avant l’opération, ils n’étaient plus que 14 % à se classer dans cette catégorie après. Parmi ceux qui ont décidé de ne pas être circoncis, 24 % se considéraient comme hautement à risque au début de l’étude et 21 % à la fin.

Mais cette différence de perception ne reposait pas sur des comportements sexuels différents. Ce n’est pas parce que les hommes étaient circoncis qu’ils utilisaient moins le préservatif que les non circoncis.

L’OMS recommande la circoncision dans 14 pays d’Afrique

Parallèlement, une autre étude présentée à Melbourne, montre qu’offrir aux hommes une compensation sous la forme de bons d’achat pour de la nourriture, de 9 ou 15 USD (6,5 ou 11 euros) était une bonne incitation dans une campagne en faveur de la circoncision.

L’OMS et Onusida recommandent la circoncision, sur la base du volontariat, dans 14 pays dans l’est et le sud de l’Afrique, où le virus HIV est fortement répandu. Mais des chercheurs ont découvert que beaucoup d’hommes renoncent à l’opération en raison de la perte du salaire entraînée par l’intervention et le coût du déplacement vers et au retour de la clinique.