SANTEJapon: DeNA lance des tests ADN pour prédire les risques de maladies

Japon: DeNA lance des tests ADN pour prédire les risques de maladies

SANTEL’entreprise de jeux pour mobile, en partenariat avec l’Université de Tokyo, veut proposer à ses clients un rapport sur les risques de maladies liées à leur ADN, dont le cancer…
Mathias Cena

Mathias Cena

Malgré son nom (prononcé à l’anglaise comme DNA, c’est-à-dire l’ADN en français), DeNA n’avait jamais eu aucun lien avec la génétique. Jusqu’à cet été. L’entreprise, qui était à l’origine un site de e-commerce avant de devenir l’un des acteurs majeurs du marché nippon du jeu pour mobile, a annoncé son intention de proposer des tests d’ADN au grand public à partir de la mi-août.

Le service, appelé Mycode, veut, en collaboration avec l’Institut des sciences médicales de l’Université de Tokyo, analyser le patrimoine génétique de ses clients puis révéler les marqueurs génétiques de 283 maladies, incluant les prédispositions à 40 types de cancer et 25 types de maladies liées au mode de vie, comme le diabète et les maladies cardiaques.

Diagnostic médical sans autorisation

Les chercheurs disent ainsi vouloir «développer des algorithmes de prédiction des risques de maladies qui soient spécifiques aux Japonais». «En se basant sur un examen attentif des éventuels problèmes éthiques, légaux et sociaux, DeNA veut que Mycode ait le potentiel pour devenir le standard mondial», annonce Tomoko Namba, qui dirigera la nouvelle division «santé» de DeNA.

Le service, proposé en trois versions vendues entre 70 et 215 euros, n’est pas la première tentative d’une entreprise high-tech de mettre un pied dans les tests génétiques. La startup 23andMe, financée notamment par Google, avait lancé une offre similaire sur le marché américain, avant de subir un coup d’arrêt. En novembre dernier, l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA) a interdit à l’entreprise de proposer des rapports génétiques en lien avec la santé, arguant qu’elle proposait un diagnostic médical sans autorisation.

Alors que 23andMe et d’autres tentent de contourner ces interdictions, des voix s’élèvent contre ce nouveau business. Cecile Janssens, professeur d’épidémiologie à l’Université américaine Emory, affirme ainsi que ces tests, dont les résultats diffèrent grandement pour le même patient selon l’entreprise qui les a effectués, ne prédisent pas avec précision les risques de maladies. Et souligne que si les clients utilisent ce type de services à leurs frais, le risque d’une affluence accrue chez les médecins causée par ces diagnostics serait, lui, supporté par le contribuable.