La région du soleil levant
Économie Le Japon est le premier investisseur étranger en BretagneJérôme Gicquel
Entre le Breton et le Nippon, c'est une histoire d'amour qui dure. La culture y joue certes un grand rôle (lire encadré) mais ce sont surtout les liens économiques qui façonnent la relation solide nouée entre les deux amants. Jean-Yves Le Drian, président PS de région, l'a bien compris. Chaque été, il se rend dans l'archipel pour rencontrer les patrons des sociétés présentes sur le sol breton et tenter d'en séduire de nouveaux. Car l'enjeu est de taille. Selon le baromètre publié par l'agence Bretagne Développement Innovation (BDI), le Japon était en 2011 le premier investisseur étranger dans la région avec quatre nouveaux projets et près de 300 emplois à la clé. « C'est d'autant plus important que les investissements japonais sont très réfléchis et s'inscrivent dans la durée, à la différence d'autres pays », précise Maryline Pierres-Klein, responsable international de BDI.
Des Bretons travailleurs et fidèles
Le début du flirt remonte à 1983, date à laquelle Canon installe son unité de production de photocopieurs à Liffré, le seul centre industriel en Europe du géant japonais à ce jour. « Ils ont été séduits par la qualité et la grandeur du site mais surtout ils ont compris que les Bretons étaient des travailleurs, bien formés et très fidèles à leur région et à leur emploi. Ce sont des valeurs qui comptent beaucoup pour les Japonais », se souvient Vincent Chamaret, président du centre franco-japonais de management de Rennes. « Ils sont aussi sensibles à l'alliance modernité et tradition culturelle qu'offre la région », poursuit Maryline Pierres-Klein. Le contact est alors noué et d'autres entreprises prennent le relais , notamment en Ille-et-Vilaine avec l'implantation de Sanden à Tinténiac, de Renesas à Cesson-Sévigné ou de Kenwood à Janzé. « Le savoir-faire rennais en matière de télécommunications n'y est pas étranger », souligne Vincent Chamaret. Depuis quelques années, les Japonais s'intéressent également de très près à l'industrie agro-alimentaire bretonne ainsi qu'aux énergies marines.