Promouvoir la mixité des métiers et l'élargissement des choix professionnels des femmes. C'est l'objectif de l'opération « 100 femmes, 100 métiers » qui fait étape aujourd'hui place de la Mairie. Evelyne Caous, 56 ans, viendra partager son expérience de capitaine de corvette dans la marine, où elle officie depuis 33 ans. Un univers majoritairement masculin dans lequel cette native de Saint-Servan-sur-Mer, près de Saint-Malo, s'est toujours sentie « très à l'aise ». « Comme un homme, j'ai dû faire ma place mais je n'ai pas senti qu'on me dressait des barrières du fait que j'étais une femme. »

« Plus rigoureuse et ponctuelle »
Pour certaines, le parcours professionnel a été plus compliqué. Apprentie pâtissière à Thorigné-Fouillard, Marion Gaudillière a ainsi essuyé « une soixantaine de refus » avant de trouver un patron. « On m'a dit clairement que ce n'était pas un métier pour une femme, que les charges étaient trop lourdes à porter. » Des employeurs quelque peu misogynes auxquels Christelle Paillard a également dû faire face. Installée depuis cinq ans à son compte comme artisan peintre à Vezin-le-Coquet, elle se souvient avoir été cantonnée pendant plus de trois ans « aux tâches ingrates » pendant que ses collègues masculins évoluaient au sein de l'entreprise. « Ils ont réussi à me dégoûter du métier mais je n'ai jamais voulu lâcher. » Une abnégation qui aura payé, Christelle étant désormais « reconnue » par ses pairs. Etre une femme peut même présenter des avantages dans ces métiers réputés masculins. « Mon patron me voit ainsi comme plus rigoureuse et ponctuelle que les hommes », s'amuse Marion Gauddillière. Une leçon à méditer par tous les employeurs.