Rennes : La métropole se sépare de la société chargée de rénover son incinérateur après des mois d’arrêt
Rupture estivale•L’équipement chargé d’engloutir les ordures ménagères de plus de 400.000 habitants est toujours en carafe en raison d’un litige complexe sur les chaudièresCamille Allain
La relation était devenue impossible et le couple a fini par rompre cet été (un classique). En conflit ouvert avec la société italienne Ruths chargée de la rénovation de son incinérateur, Rennes Métropole a discrètement officialisé le divorce. A l’arrêt depuis des mois, le chantier de rénovation de l’incinérateur de Villejean a finalement repris doucement. Mais avec une autre.
Au cœur de l’été et à l’abri des médias, la collectivité a acté la séparation avec l'Italienne en se rapprochant d'une nouvelle société. Française cette fois-ci. L’information a été dévoilée ce mercredi par nos confrères de Ouest-France et confirmée à 20 Minutes. La petite nouvelle s’appelle Est Industries et sera « chargée de mettre les chaudières de Ruths en conformité avec la norme EN 12-952 », précise la métropole qui estime que « le chaudiériste n’est pas en capacité d’apporter des réponses satisfaisantes et complètes » aux questionnements soulevés par un bureau d’études. Réponse cinglante de la société italienne : « La société Ruths se bat depuis plus d’un an pour expliquer à Rennes Métropole que ses chaudières sont conformes », répond un membre de la direction.
Dépitée d’avoir été remplacée, Ruths ne manque pas de tacler la nouvelle dulcinée de la métropole. « Ce marché est inutile. Il n’y a aucune non-conformité à corriger », tacle la direction italienne évoquant une « nouvelle conception de chaudière qui plaît mieux à la collectivité ». On va vous épargner la suite des longs argumentaires de chacune des parties qui explique pourquoi elle a raison. On peut cependant rappeler que chaque mois d’arrêt de l’incinérateur coûte environ 2,5 millions d’euros à la collectivité pour l’export de ses déchets. Pour la compenser, la métropole a déjà augmenté singulièrement la taxe d’ordures ménagères. Les ménages qui ont reçu leur avis de taxe foncière ont déjà dû le remarquer. Et on ne parle même pas de l’impact environnemental.
Déjà évalué à 156 millions d’euros, le budget du chantier de modernisation de l’unité de valorisation énergétique (UVE) a été rallongé de 25 millions d’euros. Une somme qui sera utilisée par la nouvelle société en couple avec la métropole pour reprendre l’ensemble des soudures.