Jennifer et BernardPourquoi remonter la ligne B du métro rennais prend-il autant de temps ?

Rennes : Pourquoi remonter la ligne B du métro prend-il autant de temps ?

Jennifer et BernardA l’arrêt depuis le mois de janvier, la deuxième ligne ne rouvrira pas avant plusieurs semaines selon la métropole
La ligne B du métro de Rennes est à l'arrêt depuis le 3 janvier en raison d'un problème mécanique. Les rames sont actuellement en cours de démontage et de remontage dans le garage atelier de Keolis.
La ligne B du métro de Rennes est à l'arrêt depuis le 3 janvier en raison d'un problème mécanique. Les rames sont actuellement en cours de démontage et de remontage dans le garage atelier de Keolis.  - C. Allain/20 Minutes
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • A l’arrêt depuis le 3 janvier, la ligne B du métro de Rennes ne rouvrira pas avant plusieurs semaines.
  • Ce temps long est nécessaire pour changer 100 ensembles de pièces qu’il faut démonter puis remonter sur les rames.
  • Des allers-retours entre Limoges et Rennes sont nécessaires pour effectuer ces opérations.

Enfin, on a pu la voir. On doit même vous confesser qu’on a pu la toucher. A la fois douce et froide, Jennifer était là, posée sur son bogie au milieu du garage atelier. Longtemps cachée, elle a été présentée ce mardi à la presse, qui ne s’est pas privée pour la photographier et la filmer. Cette petite pièce métallique que Siemens Mobility refusait de nommer est à l’origine de l’arrêt prolongé de la ligne B du métro. Et donc à l’origine des désagréments subis par des milliers d’usagers, privés de leur moyen de transport presque tout neuf.

Le 3 janvier, c’est cette pièce qui a cassé, brisant la communication entre la rame et son chariot, et privant la voiture des informations nécessaires à son guidage sur les rails. Mais tout ça, vous le savez déjà. Ce que l’on ne savait pas, c’était comment Siemens et Keolis allaient s’arranger pour tout réparer. Après avoir fait le choix de remplacer les quatre pièces sur chacune des 25 rames, les deux entreprises ont mis en place un processus qu'elles ont présenté.

Stéphane Bayon de Noyer, qui supervise le chantier métro pour Siemens Mobility, présente le fameux ensemble de pièces qu'il faut changer 100 fois sur le métro de Rennes.
Stéphane Bayon de Noyer, qui supervise le chantier métro pour Siemens Mobility, présente le fameux ensemble de pièces qu'il faut changer 100 fois sur le métro de Rennes.  - C. Allain/20 Minutes

Pour faire simple, Keolis se charge de démonter les fameux bogies pour les envoyer à Limoges, où l’entreprise Texelis s’occupe de changer toutes les pièces. On dit « les pièces », parce que Jennifer n’est seule. « C’est un ensemble d’une dizaine de pièces. Si l’on compte les écrous, les rondelles et les entretoises, on est entre 40 et 50 pièces à changer et à remonter », détaille Stéphane Bayon de Noyer, qui pilote le chantier pour Siemens Mobility. Cet ensemble est présenté comme « un axe pivot » que l’on surnommera Bernard.

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Une fois remonté à Limoges, Bernard revient à Rennes pour être rechaussé sur les rames du métro. Et c’est aussi pour ça que ce chantier prend du temps. « A chaque fois qu’on les démonte, on immobilise les rames dans notre atelier. Donc, on ne peut pas toutes les faire en même temps », résume Ronan Kerloc’h, patron de Keolis Rennes. Plusieurs lignes de fabrication ont également dû être remontées par les fournisseurs pour façonner les pièces manquantes.

« Nous n’avons rien à cacher »

Pour l’heure, ses équipes sont parvenues à remonter une rame complète (deux wagons donc) en une semaine. Il y en a 25 au total. Donc 25 semaines de chantier ? Non, rassurez-vous, le process étant désormais établi, les équipes de Keolis espèrent pouvoir remonter chaque rame en une journée. Avec l’espoir de boucler l’affaire « dans le courant du printemps » pour faire redémarrer la ligne B. « Nous savons que cela entraîne des difficultés pour les usagers. Mais nous voulons montrer que nous n’avons rien à cacher. Nous préférons simplement rester prudents », résume Matthieu Theurier.

Une fois les 25 rames remontées, Rennes Métropole et Keolis devront attendre d’avoir le feu vert de l’État avant d’espérer redémarrer la ligne B. Peuvent-ils le faire avant d’avoir tout réparé ? « La question n’est pas tranchée. Ce qui est sûr, c’est que nous avons besoin d’au moins 19 rames pour le faire fonctionner. » Encore un peu de patience, le temps que Jennifer et Bernard se fassent beaux.