C’est un lieu enchanteur. Enclavé entre des falaises de schiste pourpre, le moulin du Boël est un spot bien connu des Rennais. Baigné dans les eaux marron de la Vilaine, le bâtiment avait été sauvé d’une mort certaine par la volonté d’un passionné, qui avait organisé des chantiers participatifs avec des jeunes compagnons venus du monde entier. En 2022, il avait été restauré notamment grâce au Loto du patrimoine. Construit en 1652 entre Bruz et Guichen, celui que l’on appelle « le boyau » en breton brille désormais de ses belles pierres. On ne peut pas en dire autant du barrage qui s’étale à ses pieds.

Chargé de réguler le débit du fleuve qui sillonne l’Ille-et-Vilaine, l’édifice souffre cruellement. Ce jeudi, la région Bretagne qui gère le barrage a annoncé qu’une « avarie majeure » était apparue sur un clapet du barrage, empêchant le maintien du niveau d’eau dans la Vilaine, sous peine de tout déchirer. « Une manœuvre d’abaissement d’environ 40 cm a été réalisée le 2 février. Le niveau d’eau à l’amont a baissé d’autant », révèle la direction des canaux.

Un nouvel abaissement sera réalisé dès que les propriétaires de la dizaine de bateaux auront quitté les lieux ou sécurisé leur embarcation. « Par conséquent, la navigation dans le bief du Boël est fortement compromise en 2024 et 2025 », prévient la région.

Le remplacement de cet ouvrage par deux clapets de 16 mètres de largeur est programmé au printemps 2025.