Ambiance électriqueL’origine de l’incendie ayant paralysé le métro de Rennes se précise

Rennes : L’origine de l’incendie ayant paralysé la ligne B du métro se précise

Ambiance électriqueUn court-circuit électrique se serait produit après un freinage d’urgence réalisé par une rame conçue par Siemens Mobility
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • Victime d’un incendie accidentel le 18 novembre, la ligne B du métro de Rennes ne rouvrira pas aux voyageurs avant le 22 décembre.
  • L’origine de ce feu pourrait se situer dans une rame potentiellement défaillante conçue par le constructeur Siemens Mobility.
  • Un court-circuit électrique qui fait toujours l’objet d’expertises de spécialistes qui devront définir les responsabilités de chacun.

Il y avait un brin de tension ce vendredi dans la salle de réunion de l’Hôtel de Rennes Métropole. C’est là que la presse avait été conviée pour un point d’étape sur l’avancée des réparations de la ligne B, à l’arrêt depuis le 18 novembre. L’annonce de la date espérée de réouverture au 22 décembre n’avait pas encore été formulée quand une prise de parole a détonné et étonné. On vous raconte. Alors que le patron de Keolis Rennes évoquait pour la première fois l’origine soupçonnée de l’incendie ayant frappé un poste électrique de la toute nouvelle ligne de métro, une porte-parole de Siemens Mobility se levait de sa chaise. « Ce que vous venez de décrire reste encore à confirmer par les expertises encore en cours », s’est-elle exclamée avant de se rasseoir, comme pour rétablir l’honneur de sa société, qui n’avait par ailleurs pas été incriminée. Présent lors du dernier point presse, le patron de Siemens Mobility était cette fois absent.

Ce que venait de décrire Ronan Kerloc’h disait ceci : Le 18 novembre à 18h40, un incident technique a été mis en évidence au niveau du troisième essieu d’une rame circulant entre les stations ViaSilva et Atalante, ce qui a déclenché un freinage d’urgence. La rame a ensuite été ramenée en station où les voyageurs ont pu descendre. En repartant à vide en direction du garage atelier, cette rame a vu un élément sous son troisième essieu entrer en contact avec une des deux barres d’alimentation électrique, qui a provoqué un court-circuit. C’est ce court-circuit qui pourrait être à l’origine de l’incendie survenu à plusieurs kilomètres de là et qui a ravagé l’alimentation électrique du métro automatique. Visiblement surpris par cette intervention, les responsables de Keolis et de la métropole ont rappelé que « les investigations se poursuivaient » mais que les éléments communiqués semblaient fermement établis.

Un incendie a sérieusement endommagé un poste d'alimentation électrique de la ligne B du métro à Rennes, occasionnant une longue indisponibilité.
Un incendie a sérieusement endommagé un poste d'alimentation électrique de la ligne B du métro à Rennes, occasionnant une longue indisponibilité.  - Keolis

La question désormais, c’est la faute à qui ? Conçues par Siemens Mobility, les 25 rames circulant sur la ligne B présentent-elles toutes le même défaut ? « A priori, non. Elles ont toutes été vérifiées », promet Ronan Kerloc’h. A noter que la rame ayant connu ce dysfonctionnement ne sera pas remise en service, le temps pour les experts de l’ausculter. « Les responsabilités, il faudra s’en préoccuper plus tard. C’est le travail des experts et des assurances », a conclu le vice-président aux transports Matthieu Theurier.

Pas les meilleurs amis avec Siemens Mobility

Une bataille judiciaire n’est pas à exclure. D’autant que la métropole rennaise s’était déjà montrée particulièrement remontée contre Siemens Mobility lorsque la mise en service de la ligne B avait dû être retardée. D’après la présidente Nathalie Appéré, le constructeur allemand devait payer « entre 30 et 40 millions d’euros de pénalités » à la métropole en raison de ces retards.