DémontageA Rennes, ces étranges tipis pour enfants vont devoir être démolis

Rennes : Ces étranges tipis pour enfants vont devoir être démolis

DémontageLe centre de loisirs de la Prévalaye présente une qualité de l’air insuffisante liée à un polluant appelé formaldéhyde
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • A Rennes, un centre de loisirs qui accueille les enfants pendant les vacances va être transformé.
  • La ville souhaite faire de la Prévalaye « un tiers lieu » permettant aux enfants de découvrir la nature toute l’année.
  • Les tipis érigés en 1980 vont devoir être démolis, en raison d’une pollution au formaldéhyde.

Une autre époque. Quand les tipis du centre de loisirs de la Prévalaye ont été construits, le président de notre pays s’appelait Valéry Giscard d'Estaing. On payait en franc, les CD n’existaient pas et les prénoms Jules et Louise se faisaient rares dans les maternités, les parents préférant les Nicolas, les Sébastien ou les Céline et Virginie. C’est au cœur de l’année 1980 que la ville de Rennes avait décidé d’ériger ces tentes d’imitation indienne dans le secteur très sauvage de la Prévalaye pour offrir un bout de nature à ses plus jeunes habitants. Depuis plus de quarante ans, des milliers d’enfants sont passés sous ces tipis coiffés d’ardoise pour y jouer, y dessiner, y construire ou simplement s’y reposer. Jusqu’à vendredi, des enfants pouvaient encore courir autour de ces étranges constructions qui servaient surtout de salles de stockage de matériel. Plus pour très longtemps.

A l’aube de la rentrée, le centre de loisirs a vu les derniers enfants partir. L’occasion pour la ville de Rennes de s’interroger sur l’avenir de ce site, qui a la particularité de ne servir que pendant les vacances scolaires, comme un centre de vacances. « Nous prévoyons d’en faire un tiers-lieu afin de faciliter les classes dehors », explique Gaëlle Rougier, adjointe à l’éducation.

Une pollution préoccupante dans certains tipis

Plébiscité par de plus en plus d’instits, l’enseignement en extérieur n’est pas possible dans bon nombre d’écoles de Rennes, parfois enclavées dans un tissu urbain peu propice au contact avec la nature. Cette requalification permettra à la ville d’accueillir des enfants toute la semaine, et non pas seulement pendant les vacances. « C’est un cadre naturel privilégié avec des partenaires autour. Il aura des usages multiples », assure l’élue écologiste. Deux yourtes devraient y être installées.

Avant d’investir les lieux, la ville devra se séparer de ses fameux tipis. Sur les 35 constructions, plusieurs présentent en effet des problèmes de pollution de l’air. Des analyses récentes ont montré des concentrations élevées en formaldéhyde, un gaz incolore et inflammable souvent commercialisé sous forme liquide appelée couramment formol. « Cela provient souvent des colles utilisées pour le bois. On ne pouvait pas vraiment mener de travaux pour les transformer, ce serait trop compliqué », détaille Gaëlle Rougier. Il faudra donc les démolir et ensevelir avec des années de rires et de souvenirs. « Nous allons construire une nouvelle identité pour ce lieu », assure l’élue. Au revoir les tipis.