Rennes : L’historique auberge de jeunesse de la ville bientôt retapée
voyage voyage•En 2022, plus de 20.000 nuitées ont été enregistrées dans l’établissement situé le long du canal Saint-MartinCamille Allain
L'essentiel
- Plébiscitée par les gens de passage, l’auberge de jeunesse de Rennes sera entièrement retapée.
- La ville a signé un bail longue durée avec le groupe Alijuba qui exploite déjà d’autres auberges de jeunesse en France.
- Le nouvel exploitant espère faire grimper le taux de remplissage en s’adaptant à la clientèle de voyageurs de passage.
Son emplacement ferait rêver bon nombre de chaînes d’hôtels. Bordant les prairies Saint-Martin, l’auberge de jeunesse de Rennes offre une vue imprenable sur les péniches posées sur le canal d’Ille-et-Rance. Ouverte depuis 1986, elle a enregistré plus de 20.000 nuitées sur la seule année 2022. Exploité jusqu’en avril par la Fédération unie des auberges de jeunesse (FUAJ), l’établissement accueille chaque jour une foule cosmopolite : des touristes de passage, des étudiants passant des concours, des apprentis en formation ou encore des mineurs étrangers isolés. Une attractivité qui ne se dément pas, notamment en raison d’un prix à 27 euros la nuit quasiment imbattable. Mais après trente-cinq ans d’exploitation, l’auberge va changer de mains pour s’offrir une nouvelle vie.
Propriété de la ville de Rennes, le bâtiment fera l’objet d’importants travaux de modernisation dès novembre grâce à la signature d’un bail emphytéotique conclu entre la ville et la société SAS Hostel. Cette branche de l’entreprise Alijuba, qui détient des établissements à Bordeaux et Bayonne, va injecter 900.000 euros pour retaper les deux bâtiments bordant le canal. Toujours fonctionnels, les locaux souffrent surtout du manque de lieux de convivialité qui constituent en général le cœur de ces hébergements qui accueillent des voyageurs du monde entier. Un tiers du parc voisin sera désormais réservé à l’auberge de jeunesse dans le but de « s’ouvrir sur le quartier ». A Rennes, l’objectif est justement de conquérir une clientèle de voyageurs de passage. « Nous souhaitons remodeler l’offre pour garder de la place pour les voyageurs individuels : les backpackers, les randonneurs, les cyclistes », détaille Patrick Demolin, président d’Alijuba.
Cibler les voyageurs étrangers de passage
Si son groupe a jeté son dévolu sur Rennes, c’est qu’il y a vu l’opportunité de travailler toute l’année. « Nous visons les métropoles touristiques avec une forte présence étudiante et qui connaissent une crise du logement », reconnaît le nouveau patron des lieux. Dans une ville où la quête d’un logement peut être longue, ils sont nombreux à venir dormir ici en attendant de trouver un toit plus pérenne. « Je suis là depuis trois jours. Je cherche un logement. Franchement, c’est propre, pas très cher et bien situé », témoigne un des résidents. En ciblant une clientèle de passage, Patrick Demolin espère faire rapidement grimper le taux de remplissage à « plus de 90 % ». « Il y a du chemin à faire », reconnaît-il. À terme, 125 à 128 couchages seront proposés dans des dortoirs mais aussi quelques chambres doubles ou familiales.
Retenue dans le cadre d’un appel d’offres lancé par la ville de Rennes, sa société s’est engagée à maintenir un prix d’entrée « autour de 26 euros la nuitée » proche de celui actuellement pratiqué. « Nous sommes des membres actifs de l’économie sociale et solidaire. Nous ne voulons pas nous couper de notre base », assure le responsable. Programmés à partir de novembre, les travaux de rénovation devraient être achevés au 1er semestre 2024.